- Accueil
- Lutte ouvrière n°2324
- Hollande et les plans de licenciements : D'une promesse creuse à une loi vide
Leur société
Hollande et les plans de licenciements : D'une promesse creuse à une loi vide
La promesse était de dissuader (et non interdire) les licenciements boursiers (et pas les licenciements tout court). Non seulement cette promesse, toute creuse qu'elle soit, n'a pas reçu le moindre début de réalisation, mais le gouvernement s'est au contraire efforcé depuis neuf mois de faciliter la tâche aux patrons.
Seulement, devant la grève des travailleurs de PSA Aulnay et les mouvements dans d'autres entreprises menacées de licenciements, le gouvernement se devait de dire quelque chose. D'où la petite phrase présidentielle.
La nouvelle loi évoquée par Hollande fixerait à une entreprise fermant un site de production rentable l'obligation de rechercher un repreneur susceptible de permettre son maintien. Le Medef a évidemment commencé par protester car la phrase comprend le mot « obligation », un terme absolument insupportable au patronat.
Mais ces gens crient avant d'avoir mal. Tout d'abord il n'y aurait pas obligation de maintenir les emplois, mais obligation d'essayer de maintenir les sites. C'est très exactement ce que propose le groupe Renault... en supprimant 8 000 emplois avec la bénédiction du gouvernement. Ensuite il ne s'agit que de rechercher un repreneur, mais que se passe-t-il s'il n'y en pas ? Eh bien, l'entreprise ferme, comme avant. Les travailleurs de Petroplus, que le gouvernement balade de mensonge en repreneur miracle depuis des mois, en connaissent hélas un rayon sur la question.
Enfin et surtout, qui décide qu'une entreprise est rentable, si ce n'est le patron au nom des actionnaires, dans le secret le plus total ? Le fait que les travailleurs aient besoin d'un salaire pour vivre, que les territoires aient besoin d'emplois pour la population ne rentre pas en ligne de compte. La seule rentabilité qui tienne aux yeux des capitalistes, c'est celle du capital. Et rien dans la vague proposition de Hollande ne viendrait entraver cette loi.
Rien ne viendra s'opposer aux licenciements. Mais qui oserait dire que Hollande ne s'intéresse pas au sort des travailleurs menacés par les fermetures de sites ? En fait il leur consacre toute son attention et nombre de fonctionnaires font des heures supplémentaires pour s'en occuper. Il n'y a pour s'en convaincre qu'à compter le nombre de cars de police qui accompagnent les travailleurs de PSA, de Mittal ou de Goodyear dans chacun de leurs déplacements...