Branle-bas de combat dans la police : Mais qui sont les casseurs ?14/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2324.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Branle-bas de combat dans la police : Mais qui sont les casseurs ?

« Dans un contexte économique dégradé qui touche l'ensemble des territoires, il est important de suivre au plus près la situation des entreprises et filières fragilisées ou susceptibles de le devenir », c'est ce qu'indique une note du directeur central de la sécurité publique révélée par l'Agence France Presse. Et elle souligne également la nécessité d'anticiper les mobilisations ainsi que « les risques d'incidents » ou d'éventuelles « menaces sur l'outil de production en cas de radicalisation d'un conflit ».

Autrement dit, le gouvernement et sa police craignent la mobilisation du monde du travail et sont en état d'alerte. Les plans de suppressions d'emplois, de licenciements, de fermetures d'usines, la montée du chômage, entraînent de plus en plus d'écoeurement mais aussi de colère parmi l'ensemble des salariés, et le gouvernement le sait.

Mais certains journaux ou émissions de télévision se sont aussitôt emparés de cette note de la police avec un leitmotiv : tout serait de la faute de l'extrême gauche. C'est ainsi que le journal Le Figaro du 7 février titrait un article « Front social : le spectre des casseurs ». Bien entendu, pour le journaliste, les casseurs ne sont pas les patrons qui ferment les usines, mais « les durs de la CGT ». Dans ce même journal, un autre article indique que notre camarade Jean-Pierre Mercier, militant CGT et ouvrier en grève de PSA à Aulnay, « utilise le syndicalisme comme un levier pour parvenir à la révolution ».

Celui qui dit cela est un certain Bernard Vivier, le directeur de l'Institut supérieur du travail, une officine créée par un militant d'extrême droite anticommuniste, fondée avec des financements patronaux et proche de l'UIMM (Union des industries minières et métallurgiques). Il n'est donc pas très étonnant de voir ce M. Vivier, baptisé expert des questions sociales, répandre son venin contre les travailleurs en lutte, avec suffisamment de mépris envers la classe ouvrière pour ne pas imaginer une seconde qu'elle puisse défendre son emploi sans être manipulée par quelqu'un. Ce monsieur avait d'ailleurs déjà sévi récemment dans l'émission « C'est dans l'air », sur France 5, consacrée aux luttes sociales, prouvant sa méconnaissance totale du mouvement ouvrier, sous l'œil complaisant de l'animateur-journaliste Yves Calvi.

Cette campagne de mensonges sur les luttes des travailleurs, souvent d'une bêtise crasse, a bien sûr pour objet d'isoler ceux qui se battent et de les décrédibiliser aux yeux de l'opinion, alors que le conflit entre les ouvriers de PSA et la famille Peugeot est populaire et rencontre du soutien dans les autres entreprises de l'automobile et au-delà.

Le même numéro du Figaro nous dit aussi que des syndicats « sont débordés par des leaders extrémistes ». On en est loin, mais l'affirmation a le mérite de montrer de quoi ces gens-là ont peur. Les confédérations syndicales restent aujourd'hui l'arme au pied et se gardent d'organiser une contre-offensive. Mais si demain elles étaient débordées par des millions de travailleurs en grève, le patronat le gouvernement et tous ces plumitifs à leur service auraient du souci à se faire.

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