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Italie : L'Église a des relations
À l'heure où l'ensemble de la population italienne sent passer le prix de l'austérité, l'Église continuera de passer tranquillement au travers. C'est ce qui ressort de la décision rendue en décembre par la Commission de la concurrence de l'Union européenne à propos des exemptions dont bénéficie l'Église en Italie.
Une procédure d'infraction avait été ouverte au sujet du non-paiement par l'Église de l'impôt communal immobilier (Ici) entre 2006 et 2011. Cette exemption s'appliquant y compris à ses activités « mixtes » comprenant une partie commerciale telle que la restauration, l'hôtellerie ou la gestion de cliniques, il s'agissait selon les règles européennes d'une « aide étatique illégale » à une entreprise privée. Elle aurait mérité une mise à l'amende de l'État italien pour une somme de l'ordre de trois milliards d'euros.
Mais la Commission européenne de la concurrence a opportunément décidé que l'amende ne serait pas appliquée. Le prétexte est que cette amende devant être égale à la somme qu'a perdue l'État du fait de cette non-taxation de l'Église, il serait aujourd'hui « absolument impossible » de préciser cette somme. Et bien sûr on ne la déterminera pas forfaitairement pour l'Église, comme on l'aurait fait pour n'importe quel contribuable.
Mieux encore, la commission de la concurrence a admis par avance que dans l'avenir l'Église soit exonérée de la nouvelle taxe immobilière instaurée par le gouvernement Monti, l'Imu (Impôt municipal unique) dont les contribuables italiens voient justement arriver en ce moment les notes particulièrement salées. Elle a en effet décidé de considérer d'avance les recettes de l'Église comme celles d'activités « no profit », ce qui bien souvent serait encore à démontrer.
Le salarié italien moyen, lui, devra payer sans que qui que ce soit laisse prétendre que son activité est « no profit ». Il n'a pas, comme l'Église, des amis haut placés...