Visteon -- Gondecourt (Nord) et Harnes (Pas-de-Calais) : On a déjà payé pour les profits, aux patrons de payer leur crise !02/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2318.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Visteon -- Gondecourt (Nord) et Harnes (Pas-de-Calais) : On a déjà payé pour les profits, aux patrons de payer leur crise !

À Visteon, un nouveau plan de suppressions d'emplois a été annoncé : 213 travailleurs seront licenciés à l'usine de Gondecourt dans le Nord (650 salariés) et 30 sur le site de recherche et développement à Harnes (280 salariés) dans le Pas-de-Calais, soit 243 au total.

La direction dit que le chiffre d'affaires est en baisse à cause de la perte de plusieurs contrats avec Renault ou PSA. Si ce n'était pas cette raison, cela en seraient d'autres. Depuis 2010, l'usine de Flins (60 salariés) a été fermée, tout comme Rennes (450 salariés qui travaillaient pour Peugeot), Brebières (120 salariés qui travaillaient pour Renault-Douai), Carvin (120 salariés travaillaient pour PSA et Toyota). Depuis 2000, date du rachat des usines en France par Visteon, c'est le onzième plan de suppression d'emplois. Et la direction ne prévoit plus que 1 200 emplois en CDI en 2013, alors qu'il y en avait 3 000 il y a douze ans. À Gondecourt, où le dernier plan de suppressions d'emplois remonte à 2009, la direction dit vouloir faire appel à des départs volontaires. Les licenciements annoncés toucheraient 80 ouvriers de production, et aussi des caristes, des chefs d'équipes, des responsables de la logistique, des techniciens.

Certains responsables sont tombés de haut en voyant que, malgré leurs « bons et loyaux services », la direction comptait les jeter -- eux aussi -- comme des vieilles chaussettes. Dans le plan de licenciements, il y a même une infirmière sur les deux présentes dans l'usine, alors que la direction prétend qu'elle veillerait à ce qu'il y ait davantage d'entretiens santé-travail en 2013

À tous ceux-là s'ajoutent environ 200 intérimaires, dont beaucoup sont déjà partis, et ne sont de toute façon pas comptabilisés dans les licenciements.

Le directeur actuel est là depuis quelques mois et ne restera pas longtemps. Il vient, comme il dit, pour « sauver l'usine ». Il a réuni tous les salariés pour leur faire la morale et tenter de leur faire croire que c'était à cause d'eux que l'usine n'allait pas bien : il y aurait trop de rebuts, trop d'absentéisme, trop de pannes... Cela, c'est la vision patronale. Pour que tout aille mieux du côté des travailleurs, il faudrait plutôt ralentir les cadences, garder tout le monde et même embaucher, car pour bien des pannes, les réparations ne sont que du rafistolage. Il n'y a plus d'investissement depuis longtemps, il y a des fuites d'huile partout. L'usine est dans un état lamentable.

La vérité, c'est qu'il y a trop de licenciements, trop d'économies sur le dos des travailleurs, pour trop de profits pour les actionnaires.

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