80 % des salariés du Virgin Megastore des Champs-Élysées ont manifesté devant ce magasin samedi 29 décembre pour défendre leur emploi. L'enseigne de livres, CD, vidéos envisage de ne pas renouveler le bail de ce magasin racheté il y a six mois par un fonds d'investissement qatari, en échange d'un dédommagement dont le montant se discute actuellement. 184 salariés se retrouveraient jetés sur le carreau sans même qu'un plan social ait été déposé, faute de temps, se justifie la direction, puisque l'offre de rachat du bail par le Qatar Investment Authority n'était valable que pendant deux jours !

L'avenue des Champs-Élysées est la troisième avenue la plus chère du monde, avec des loyers approchant les 10 000 euros le m², et nombre de petites enseignes ont dû déménager, laissant la place aux groupes mondiaux du luxe et du prêt-à-porter, ainsi qu'aux firmes automobiles. Mais le prix du loyer n'est pas seul en cause dans la décision de Virgin puisque, sur les vingt-six unités comptant 1 200 salariés que détient le groupe en France, la fermeture de celles de Metz et Toulouse a été annoncée il y a un an, et au moins une demi-douzaine d'autres sont menacées, sous prétexte de baisse des ventes.

Les patrons boivent (la tasse), les salariés trinquent, telle est la façon d'agir de la direction de Virgin. Eh bien, les salariés ne veulent pas être victimes des petites manipulations financières du groupe.