Six mois de hausse en Bourse : Et pas plus de beurre sur les tartines02/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2318.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Six mois de hausse en Bourse : Et pas plus de beurre sur les tartines

« La Bourse de Paris voit 2013 en rose », « les marchés ont la pêche », a annoncé la presse en indiquant que l'indice CAC 40 de la Bourse de Paris avait grimpé de 15 % cette année, comme la plupart de ses homologues internationaux.

Les commentateurs ont toutefois relevé l'apparente contradiction entre la hausse rapide du chômage, la stagnation de la production matérielle, la baisse continue du niveau de vie d'une partie de la population et l'attitude des financiers qui se disputent les actions des grandes sociétés au point de faire monter rapidement leur cours.

Cette hausse des cours de Bourse a commencé l'été dernier, lorsque les autorités financières européennes sont parvenues à calmer, au moins pour un moment, la spéculation sur les dettes souveraines. L'incendie ayant été éteint sous un flot de fonds publics et de garanties étatiques, le jeu sur les dettes des États de la zone euro est devenu moins rentable. Les capitaux en mal de placement se sont alors tournés vers les actions des entreprises cotées en Bourse. Les spéculateurs, honorables banquiers et gestionnaires de fonds de placement par ailleurs, ont expliqué que non seulement bien des entreprises étaient sous-cotées mais qu'en plus elles avaient des montagnes de liquidités à distribuer à leurs actionnaires.

Ce sont ces mêmes entreprises qui licencient, restructurent, ferment des usines et font une grande consommation de fonds publics. Et c'est justement parce qu'elles font cela qu'elles obtiennent ces coquets profits qu'elles reversent à leurs actionnaires. Sanofi, par exemple, fait des milliards de profits, représente la première capitalisation du CAC 40, bénéficie des aides de l'État, ne serait-ce que le crédit impôt recherche, et supprime des postes par milliers.

Le fait que certains investisseurs se tournent actuellement vers les grandes entreprises ne change rien à la situation générale. Dans une économie en crise, les capitalistes maintiennent leur taux de profit en pressurant les travailleurs, directement ou par le biais des États. Et cela va continuer, quelles que soient les variations du cours des actions, car c'est devenu le fonctionnement même du capitalisme. C'est d'ailleurs ce que disent benoîtement le président Hollande et les économistes distingués en annonçant que le chômage va encore augmenter cette année, que l'État va faire des économies et que les entreprises vont être « aidées ».

La hausse du CAC 40, même si elle est rapportée dans la rubrique « bonnes nouvelles pour 2013 » des journaux, n'a donc rien pour rassurer les travailleurs. Elle indique simplement que leur exploitation est suffisamment rentable pour intéresser quelques vautours supplémentaires. Et que ces derniers font confiance aux dirigeants des grands groupes et au gouvernement en place pour que cela se poursuive cette année, licenciements compris.

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