Il y a quelques semaines à l'usine PSA de Mulhouse, un ouvrier s'est fait licencier pour « insuffisance professionnelle ». Âgé de 52 ans, après trente-quatre années passées sur les lignes de montage, il n'arrivait plus à suivre les cadences imposées par la direction.

Cet ouvrier souffre d'une hernie discale, mais avait été déclaré apte par la médecine du travail à tenir son poste sur la chaîne d'habillage moteurs. Et, bien qu'il ne tienne plus le coup physiquement, aucun autre poste de travail ne lui a été proposé dans cette usine qui compte pourtant 8 300 salariés et pas moins de huit ateliers de production -- du Montage à la Forge en passant par la Fonderie ou l'Emboutissage.

Cette procédure de licenciement, qui s'est déroulée en très peu de temps, est à l'image de la politique que mène actuellement la direction de PSA. Vouloir fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois, vider l'usine de Rennes d'un quart de ses effectifs, rayer plus de 11 000 emplois de la carte : cela ne lui suffit pas.

En fait, le licenciement de cet ouvrier s'inscrit dans une série d'autres licenciements individuels à Mulhouse : tous ceux qui sont trop malades, pas assez productifs -- aux yeux de la direction -- se retrouvent dans sa ligne de mire. Et justement, si cette politique de pression permanente et de « chasse » aux malades s'accentue ces derniers mois, c'est une des conséquences directes des suppressions d'emplois massives décidées par PSA.

Alors il est temps que l'on s'y mette tous ensemble pour contrecarrer ses sales coups.