Hôpitaux psychiatriques publics de Paris, regroupement des hôpitaux : Non à la mutualisation de la pénurie !02/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2318.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux psychiatriques publics de Paris, regroupement des hôpitaux : Non à la mutualisation de la pénurie !

En décembre, une certaine mobilisation a eu lieu contre le projet de Communauté hospitalière du territoire parisien (CHT) qui vise à resserrer les liens entre les trois hôpitaux Sainte-Anne, Maison-Blanche et Perray-Vaucluse, et à associer celui de Saint-Maurice (Esquirol) ainsi que l'Association de santé mentale du 13e arrondissement (ASM13).

Entre 100 et 200 membres du personnel sont allés envahir les réunions de comité de surveillance (ex-conseil d'administration) de chacun des trois principaux hôpitaux, à l'appel commun de plusieurs syndicats, pour s'opposer au vote de mise en place de la CHT et d'une direction commune qui se superposerait aux directions de chaque établissement.

Ce regroupement en CHT découle directement de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » de 2009, mise en place sous le gouvernement Fillon dans une logique d'économies pour le service de santé publique. Là où la loi est déjà appliquée, dans les hôpitaux généraux de l'Assistance publique des Hôpitaux de Paris ou dans d'autres régions, elle donne lieu à des fermetures de services, de structures, de lits, sous prétexte de « doublons ».

En psychiatrie, le personnel et certains médecins expliquent que cette mutualisation, qui ne dit pas son nom, est l'annonce du démantèlement de la psychiatrie organisée aujourd'hui à l'échelle locale, en petits secteurs géographiques. C'est ce qui se passe déjà pour les malades sous tutelle dont le dossier est géré loin de leur hôpital de rattachement, qui de ce fait perdent le contact avec les personnels qui les suivent.

Pour le personnel, comme cela se passe déjà dans les pôles mis en place à l'intérieur de l'hôpital pour regrouper plusieurs services, cela ira vers une aggravation de la mobilité imposée, de la polyvalence et vers une dégradation des conditions de travail et de soins ainsi que des pertes de postes.

Les directeurs, les élus, les médecins, qui en majorité ont voté pour la CHT, se résignent à cette restructuration faute d'argent. Cependant, face au personnel en colère, les conseils de surveillance de Perray-Vaucluse et de Sainte-Anne, où devait être votée « la direction commune » de la CHT, ne se sont pas tenus et ont été reportés. À Maison-Blanche, malgré la salle envahie par 150 collègues et malgré une coupure de courant, ils ont fini leur vote à la lumière de leurs téléphones portables.

D'autres actions sont programmées en janvier pour amplifier le mouvement avec la participation du plus grand nombre, pour s'opposer à la régression du service public de psychiatrie et exiger au contraire des moyens à la hauteur des besoins.

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