Collèges de Seine-Saint-Denis : Pression financière et dégradation des conditions de travail02/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2318.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Collèges de Seine-Saint-Denis : Pression financière et dégradation des conditions de travail

Stéphane Troussel, président socialiste du Conseil général de Seine-Saint-Denis, a récemment dénoncé, avec son compère le maire d'Asnières, Sébastien Pietrasanta, les agissements de la banque Dexia. Cette banque a accordé à des collectivités des emprunts toxiques dont les intérêts se sont envolés. Pour un des contrats accordés à la Seine-Saint-Denis, le taux d'intérêt est passé de 1,42 % à... 24 % !

Ces banques ont une responsabilité écrasante et devraient, elles, payer pour les dégâts dont elles sont responsables. Mais à l'inverse, c'est le Conseil général de Seine-Saint-Denis qui sans attendre, applique une politique d'économies qui pèse dès aujourd'hui sur les familles par l'augmentation du prix des cantines, et sur le fonctionnement des collèges du département. Les agents absents, même pour de longues durées, ne sont remplacés à raison que d'un sur trois. Il manque au moins un agent par collège, et jusqu'à cinq sur douze dans un collège de la cité des Francs-Moisins à Saint-Denis. Autant dire que les 58 agents prévus aux remplacements ne suffiront pas aux besoins actuels. Sont également prévues la généralisation des cuisines centrales, qualifiée de « nouveau paysage de restauration scolaire », et la mutualisation des agents sur plusieurs collèges.

Le personnel affecté aux cuisines centrales sera prélevé sur les collèges. La capacité de 4 000 couverts de ces cuisines irait au-delà des besoins des collèges et servirait aussi d'autres collectivités. Le Conseil général promet des conditions de travail exemplaires, mais ceux qui craignent la privatisation pure et simple de ces cuisines, les partenariats public-privé étant dans l'air du temps, constatent que la société Elior, le nouveau prestataire du personnel du Conseil général, gère déjà des cantines scolaires dans l'Oise.

D'autre part, 25 ouvriers professionnels (OP) devraient aussi être enlevés à leur collège pour être affectés à des équipes mobiles. Les autres OP, toujours affectés sur leur collège, seraient mutualisés sur trois établissements, ce qui permettrait de mieux pourvoir au remplacement d'un OP absent sans avoir besoin d'un personnel spécialement affecté à cette tâche. D'ailleurs le Conseil général ne recruterait pas de personnel supplémentaire. Pourtant la Seine-Saint-Denis va accueillir un nombre croissant de collégiens, en atteste la création de vingt-et-un nouveaux collèges d'ici à 2019, dont douze en partenariat public-privé.

Voilà donc les projets d'un des départements les plus sinistrés. Est-ce bien le Parti socialiste qui, au cours de la campagne pour son candidat Hollande, annonçait que sa priorité était l'éducation ?

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