Marotte -- Saint-Ouen : Après les licenciements, les affaires (immobilières) continuent12/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2315.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Marotte -- Saint-Ouen : Après les licenciements, les affaires (immobilières) continuent

Marotte est une entreprise de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis qui fabrique des panneaux d'ébénisterie. Elle a été rachetée voici six ans par le groupe Ober, numéro un mondial du panneau décoratif. Il y a un an, Ober liquidait une partie du site, revendant les terrains et se débarrassant de dix-sept salariés.

Les travailleurs de l'entreprise avaient alors réagi en interpellant le patron, qui s'apprêtait à les jeter dehors avec, par exemple, 3 000 euros d'indemnité pour huit ans d'ancienneté ! Un mouvement de grève l'avait forcé à verser des indemnités plus importantes.

Parmi les licenciés, quatre étaient handicapés, souvent par une vie de travail. L'un vient de décéder et cela a bouleversé les travailleurs de l'entreprise.

Sur l'ensemble des licenciés, quatre ont retrouvé un CDI, deux un CDD, sept sont toujours au chômage. La moitié d'entre eux ont attaqué le patron aux Prud'hommes pour licenciement abusif, car ils accusent le groupe Ober d'avoir sciemment préparé l'opération en retirant ses fabrications de l'usine de Saint-Ouen. Et la direction n'a pas réussi à se débarrasser de trois militants syndicaux.

En revanche, avec la vente des terrains, Ober a réalisé une très bonne opération. Au montant de 1,92 million d'euros au moment de la vente fin 2014, s'ajoutera 1,76 million d'euros sous forme d'appartements à construire, soit un total de 3,68 millions d'euros. Licencier des travailleurs et réaliser en même temps une opération immobilière, c'est ce qu'un groupe capitaliste comme Ober appelle « optimiser l'utilisation de ses capitaux ».

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