Le crédit d'impôt de 20 milliards d'euros décidé par le gouvernement, soi-disant pour améliorer la compétitivité des entreprises, va s'appliquer aussi aux cliniques privées. Dès 2014, elles vont bénéficier d'un cadeau de 500 millions d'euros.

Par contre les hôpitaux publics n'en bénéficieront pas, puisque ce sont des établissements à but non lucratif, pas plus que les établissements privés à but non lucratif gérés par des associations, des mutuelles ou des congrégations religieuses.

Ces établissements protestent donc contre le cadeau fait aux cliniques privées et demandent un geste au gouvernement. Le ministère des Finances conteste le chiffre, parle de 200 millions de crédits d'impôt, et le ministre Pierre Moscovici a annoncé que l'avantage dont profiteront les cliniques privées sera « compensé par une moindre progression du tarif des cliniques ». C'est au tour de ces dernières de protester : elles risqueraient de voir leurs tarifs diminuer d'environ 3 %.

Les cliniques privées n'ont pourtant pas grand-chose à craindre, car on imagine mal le gouvernement socialiste prendre ce genre de mesures, lui qui est plus enclin à répondre favorablement aux demandes des patrons, en blouse blanche ou pas.

Dans le même temps où le gouvernement fait cadeau de 500 millions aux cliniques privées, il vient de faire voter dans le budget de la Sécurité sociale 675 millions d'économies supplémentaires à faire à l'hôpital. Cela ne peut que signifier des suppressions accrues de postes, et donc une dégradation accrue du secteur de la santé publique... qui ne bénéficiera d'aucun crédit d'impôt.