Renault -- Douai : Contre le plan de compétitivité05/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2314.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault -- Douai : Contre le plan de compétitivité

Renault a entamé des négociations avec les représentants syndicaux. Son but est d'instaurer un système de mobilité entre les différentes usines. Et ce qui a filtré de ces négociations par le biais des syndicats inquiète le personnel.

À Douai, un détachement obligatoire dans le « pôle nord-est » signifierait par exemple faire 180 kilomètres par jour pour l'aller et le retour vers l'usine de Maubeuge. Déjà, plus de 600 travailleurs de l'usine, sur 4 800 inscrits à l'effectif, sont « détachés », certains à Maubeuge, d'autres encore plus loin, à Batilly, près de Metz, à Flins, en région parisienne, et dans d'autres centres. Il s'agit surtout de travailleurs qui l'ont accepté parce qu'ils ont des difficultés financières et espèrent gagner un peu plus avec les indemnités de déplacement. Mais ils se résignent à des sacrifices, comme loger pendant des mois en gîte ou en mobile- home dans des campings pour faire des économies.

La direction de Douai cherche depuis plus d'un mois 450 autres volontaires mais ne les trouve pas. Alors, quand les syndicats ont appelé ensemble à débrayer une heure au minimum le jeudi 29 novembre pour protester contre les attaques préparées par la direction, les travailleurs ont été nombreux à cesser le travail, à 450 pour l'équipe du matin, et à 600 pour celle de l'après-midi. La plupart ont débrayé quatre heures et ont participé à des défilés dans les ateliers et à des assemblées générales, ce qui n'est pas fréquent à Douai.

À ces assemblées l'inquiétude était perceptible. Comme était perceptible aussi le fait que déjà quelques militants syndicaux de la CFDT étaient prêts à accepter des reculs, en expliquant que le plan de Renault n'était pas acceptable « en l'état », mais le serait s'il y avait par exemple plus de souplesse dans son application.

Eh bien, pour les travailleurs qui ont débrayé, la volonté de Renault de déplacer les gens à sa guise en créant une sorte d'intérim interne et une nouvelle précarité est inacceptable. Renault peut parfaitement répartir le travail entre ses usines sans que ce soient les salariés qui soient forcés de se déplacer.

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