Au terme de six mois d'occupation de leur imprimerie mise en liquidation, dix travailleurs de Rotos 93 ont obtenu un an de salaire d'indemnité.

Ils le doivent à leur détermination. Car en mai dernier leur patron prétendait jeter dehors les 24 salariés sans même leur verser d'indemnité.

Par ailleurs, au cours de la lutte, le client principal avait fait miroiter une possible reprise de l'activité par les salariés. Ses exigences exorbitantes et ses manoeuvres ont fait échouer le projet. L'idée de reprise par les salariés a été abandonnée courant septembre.

Restait la perspective d'un plan social, face à un propriétaire qui se lavait les mains de l'avenir des salariés. Dix travailleurs sur 24 ont donc poursuivi l'occupation, jusqu'à faire sortir leur ancien patron de sa retraite dorée en Espagne. Pour récupérer son bien, ce patron a dû verser un an de salaire aux salariés en lutte.

Après une dernière réunion à la préfecture de Bobigny, les travailleurs ont organisé un pot de fin de lutte, en présence de syndicalistes de la profession, et de soutiens politiques, dont Marie-George Buffet pour le PCF, et des militants de Lutte Ouvrière, dont l'hebdomadaire, rappelons-le, a été imprimé plusieurs années dans cette imprimerie, jusqu'à sa liquidation.

Les travailleurs de Rotos 93 ont perdu leur emploi. Mais ils ont réussi, par leur détermination, à faire reculer le patron.