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- Lutte ouvrière n°2313
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Leur société
Notre-Dame-des-Landes : Valls vole bas et Ayrault recule
Les opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, ayant refusé de démonter leurs cabanes, le premier flic de France a fait donner la garde. Le week-end des 24 et 25 novembre a donc été émaillé de charges policières, d'arrestations au petit matin, de tirs de grenades lacrymogènes et, arme fatale, de déclarations de Valls. Selon lui, l'État ne doit pas laisser s'installer un « kyste » à Notre-Dame-des-Landes, les manifestants sont des professionnels « anarchistes-autonomistes », dont un bon nombre « d'étrangers ».
La fonction crée l'organe, et le poste de ministre de l'Intérieur peut transformer n'importe quel politicien insipide en chaussette à clous virulente, même si le titulaire actuel avait de nettes prédispositions pour le sale boulot.
Après cela, le Premier ministre Ayrault, ex-maire et député de Nantes, partisan à tout crin d'un aéroport dont le groupe Vinci est le parrain, a jugé plus politique d'arrondir les angles. Une commission doit donc se mettre en place rapidement pour tenter de concilier les points de vue, ce qui risque d'être difficile, et surtout pour gagner du temps en espérant que l'hiver chasse les occupants plus sûrement que les policiers.
Hélas les hivers sont doux en Loire-Atlantique et les protestataires têtus. N'ont-ils pas eu le front d'exiger le départ de la police comme préalable à toute discussion ? On va donc voir maintenant si celle-ci va « s'enkyster ».
En attendant, l'ironie de l'affaire est que cette mobilisation des défenseurs de la nature a surtout pour effet de troubler la quiétude, voire la reproduction, d'une espèce protégée : le ministre écologique avaleur de couleuvres.