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- Lutte ouvrière n°2311
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SNCF : Faute d'investissements et d'effectifs, soirée noire sur la banlieue nord de Paris
Le 7 novembre, en pleine heure de pointe, 50 000 passagers se sont trouvés bloqués plusieurs heures durant sur les lignes SNCF au nord de Paris. À l'origine, une panne d'alimentation électrique sur une voie entre Aulnay-sous-Bois et Mitry-Claye.
Bien qu'il ne soit pas encore clairement établi s'il s'agit d'une panne accidentelle ou liée à un manque d'entretien, les problèmes de la ligne B sont suffisamment répétitifs pour qu'on soupçonne le manque d'investissements qui caractérise le réseau banlieue.
La panne aurait pu se régler au bout d'une heure. Mais si elle a pris de telles proportions, c'est que des usagers excédés sont descendus sur les voies, bloquant de ce fait toute la circulation des trains. En pareil cas, les conducteurs sont obligés de déclencher des alertes radio qui ont pour effet d'arrêter tous les trains jusqu'à ce que le danger puisse être clairement écarté. Cette situation a donc provoqué de longues attentes pour les autres trains dont les voyageurs, eux aussi excédés, sont également descendus sur les voies, démultipliant les problèmes et rajoutant plusieurs heures au blocage de la circulation.
Face à ce problème, tout ce que le ministre des Transports a trouvé à dire est que l'on n'était peut-être pas obligé de tout bloquer dès qu'il y a une alerte radio. De tels propos sont complètement irresponsables. Ils ont choqué les cheminots, dont certains disaient : « Ce n'est pas lui qui risque de se retrouver avec des voyageurs sous son train. »
De telles âneries, même dans une bouche ministérielle, sont aussi une façon de ne pas parler des vrais problèmes et donc des vraies responsabilités.
Presque tous les jours, si ce n'est plusieurs fois par jour, il y a des incidents sur le réseau francilien. Le nombre de passagers sur le réseau de Paris Nord a par exemple augmenté de 30 % en dix ans, sans que suivent les investissements qui auraient été nécessaires pour transporter ces millions de passagers. Non seulement le réseau est largement sous-dimensionné par rapport aux besoins mais, année après année, la SNCF réduit les effectifs. Par exemple, les trains de la ligne B sont des EAS, ce qui veut dire « équipement à agent seul ». La direction a délibérément choisi de supprimer le poste de contrôleur, qui faisait justement les annonces dans les rames en cas de problèmes, ce dont se plaignent en permanence les usagers. Et c'est dans ce genre de situation que l'on mesure à quel point la décision de supprimer ces contrôleurs était néfaste.
Evidemment, quels que soient les problèmes, certains voyageurs prennent pour cible les cheminots, comme cela a été le cas le 7 novembre pour deux agents de conduite qui ont été agressés.
De gros investissements sont nécessaires, des effectifs manquent dans tous les secteurs. Voilà ce à quoi la SNCF et le gouvernement devraient s'attaquer. Voilà ce qu'ils ne font pas, et cela depuis des années.