Les agences de notation sur la sellette14/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2311.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les agences de notation sur la sellette

Le 12 novembre, le parquet de Trani, en Italie, a engagé des poursuites contre les agences de notation Standard & Poor's et Fitch pour avoir, en dégradant la note de l'Italie au printemps et à l'automne 2011, « fourni de manière intentionnelle aux marchés financiers une information tendancieuse », information qui se traduisit par un effondrement de la Bourse de Milan. Les dirigeants des deux agences sont accusés d'avoir ainsi agi à des fins spéculatives. L'affaire a été transmise à un juge, qui peut décider ou pas de l'ouverture d'un procès.

En Australie, le 5 novembre, un tribunal australien a pour sa part bel et bien condamné Standard & Poor's à indemniser treize collectivités locales du pays qui ont perdu des millions de dollars australiens. Elles avaient souscrit en 2006 à des produits financiers très bien notés (le fameux triple A), et donc recommandés comme sans risque par l'agence, mais dont la valeur s'est effondrée avec la crise financière. En revendant ces produits, les municipalités australiennes ne récupérèrent que 7 % de leur mise. Entre-temps, l'agence avait abaissé leur note, les classant dans la catégorie des produits risqués.

C'est la première fois qu'une agence de notation est ainsi condamnée pour une « notation trompeuse ». Ce n'est pourtant pas la première fois que la responsabilité des agences de notation dans un fiasco financier est engagée et fait l'objet d'un procès. Mais, explique le journal Les Échos, « pour l'instant, les procès intentés n'ont pas abouti à des condamnations. Pour une raison simple : ils ont presque tous été engagés aux États-Unis, où les agences de notation bénéficient de règles bienveillantes. »

Quant aux banquiers spéculateurs, qui sont les vrais responsables de la crise financière, ils restent impunis. Ils ont non seulement bénéficié de la bienveillance des autorités, mais ils ont même reçu de ces dernières des milliards de dollars et d'euros de subventions pour les aider à se sortir de la crise qu'ils avaient créée, et donc pour continuer à nuire.

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