Ile de La Réunion : Un ministre sensible aux intérêts... du patronat14/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2311.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ile de La Réunion : Un ministre sensible aux intérêts... du patronat

Les crédits prévus pour l'Outre-mer dans le budget 2013 vont augmenter de 4,5 % par rapport à l'année précédente, ce qui portera leur montant à 2,2 milliards d'euros. Sur cette somme la moitié précisément servira, nous dit le gouvernement, à l'emploi. Ce montant correspond en fait au financement des exonérations de cotisations sociales patronales dont bénéficieront 70 000 entreprises des DOM.

À l'annonce du vote quasi unanime de l'Assemblée nationale sur ce texte, le ministre de l'Outre-mer Victorin Lurel a remercié les députés et s'est dit « ému, merci pour ce vote ». En revanche, c'est sans aucune émotion que ce même ministre a annoncé, à l'occasion de sa venue à La Réunion les 31 octobre et 1er novembre, que « le financement des dispositifs de type bonus Cospar ou accord Bino n'a jamais eu vocation à être pérennisé. » Et voilà qu'en une phrase le ministre tire un trait sur les principaux avantages que les travailleurs avaient arrachés en 2009, lors de la grève générale aux Antilles et des manifestations à la Réunion.

À La Réunion, le bonus Cospar d'un montant de 50 à 60 euros par mois est versé par les patrons (contre allégement de cotisations sociales) aux salariés payés à moins de 1,4 smic. À ce bonus s'était ajouté le RSTA, un revenu transitoire de solidarité, payé par l'État et d'un montant de 100 euros mensuels. C'est dire que jusqu'à présent les salariés parmi les moins bien payés touchaient 150 euros par mois... que le gouvernement voudrait tout bonnement supprimer à compter du début de l'année 2013.

Si la mesure était adoptée, 45 000 travailleurs verraient donc leur revenu baisser de cette somme, ce qui est totalement inacceptable. Le dispositif Cospar-RSTA était il est vrai limité dans le temps puisqu'à l'origine il n'était prévu que sur la période 2009-2011. Quand le problème de sa suppression s'était posé au début de l'année 2012, le gouvernement Sarkozy avait finalement reculé en prolongeant le dispositif pour une année supplémentaire, ce que ne compte pas faire, du moins pour l'instant, le gouvernement socialiste.

C'est peut-être sans compter sur la colère que cette annonce risque de provoquer parmi les 45 000 travailleurs de La Réunion ainsi volés, et tous ceux outrés par ce que concocte le gouvernement, mielleux envers les patrons mais dur à l'égard des classes populaires.

Partager