Communes et collectivités locales prises à la gorge14/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2311.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Communes et collectivités locales prises à la gorge

Le maire de Sevran, Stéphane Gatignon, a entamé une grève de la faim devant l'Assemblée nationale pour souligner la crise financière dans laquelle se trouve sa ville, qui ne peut plus financer des activités indispensables.

Mais Sevran n'est qu'un cas parmi d'autres dans les difficultés qui assaillent les collectivités territoriales. Entre autres, les spéculations hasardeuses de Dexia ainsi que sa faillite ont eu des répercussions. Cette banque, qui au début était publique, jouissait de la confiance des communes, des conseils généraux. Elle a profité de cette confiance pour leur vendre des emprunts à hauts risques, dits toxiques, dont les intérêts peuvent être multipliés par huit mais qui peuvent tout autant s'effondrer. Dexia serait responsable du surendettement de 5 500 communes ! Et sa faillite n'a fait qu'aggraver le problème puisque ces communes déjà endettées ne savent plus vers quelle autre banque se tourner pour financer leurs projets pourtant nécessaires, écoles, centres de santé ou autres.

Le candidat Hollande avait promis de remédier à ce problème en créant une nouvelle banque publique, via la Caisse des dépôts et consignations et la Banque postale. Mais alors que le gouvernement vole au secours de Dexia et trouve les milliards nécessaires à cette nouvelle banque, les collectivités territoriales se retrouvent en difficulté parce que les banques refusent de leur prêter ou le font à des taux très élevés.

C'est dans cette impasse que se retrouve aujourd'hui la commune de Sevran. Elle fait partie des villes pauvres de la Seine-Saint-Denis, avec 51 000 habitants, elle compte 16 % de chômeurs, dont 40 % sont des jeunes. De nombreuses personnes, du fait de leur faible revenu, sont exemptées d'impôts. La ville a donc peu de revenus propres. Pourtant avec 51 000 habitants, il faut des écoles ou d'autres équipements publics. La Caisse des dépôts et consignations accepterait de consentir un nouvel emprunt si la Ville disposait de cinq millions d'euros. Le gouvernement vient d'octroyer 520 fois plus à Dexia, en lui accordant 2,6 milliards d'euros.

Au moins le coup médiatique du maire de Sevran aura eu le mérite de pointer du doigt un problème qui est celui d'un grand nombre de communes populaires.

Partager