Le groupe Candia a annoncé son intention de fermer trois usines de conditionnement de lait : Le Lude dans la Sarthe, Saint-Yorre dans l'Allier et Villefranche-sur-Saône dans le Rhône. En tout, 313 travailleurs perdraient leur emploi sur un total de 1 465. À l'annonce de cette décision, les travailleurs se sont mis en grève et ont bloqué l'accès des laiteries sur deux des trois sites.

Candia est détenu par le groupe Sodiaal, une coopérative qui regroupe également des marques comme Régilait, Yoplait ou les fromages Entremont. C'est le premier groupe français de collecte du lait, le cinquième en Europe. Les bénéfices étaient de 2,9 millions d'euros en 2011, de 4,4 millions en 2010. Ses dirigeants ne peuvent même pas dire que le travail se réduit dans les laiteries. Le volume de lait collecté, d'après leurs propres chiffres, s'accroît d'année en année.

Il s'agit simplement, comme le dit crûment la direction, de regrouper la production de Candia sur cinq sites au lieu de huit. Le but est de produire 400 millions de litres par an dans chaque usine, alors que les trois qui ferment produisent 300 millions de litres en tout. Sodiaal veut ainsi augmenter ses bénéfices, en surchargeant les travailleurs dans les sites qui resteront en activité et en se débarrassant des autres, quitte à ruiner les petites villes où sont implantées les laiteries.

Au Lude par exemple, 10 % de la population active travaille à la laiterie, et la ville a déjà subi plusieurs fermetures d'usines.

Il n'est pas acceptable que des familles entières soient ainsi sacrifiées à la loi du profit.