Le gouvernement n'en finit pas de venir au secours des banques. Après avoir garanti la banque PSA finance à hauteur de 7 milliards d'euros, alors que le groupe PSA pourtant florissant s'apprête à licencier, le gouvernement vient à la rescousse de la banque Dexia. Cette fois, il s'agit d'une recapitalisation, encore une ! L'État français et l'État belge débourseront 5,5 milliards d'euros dont 2,6 milliards pour la France.

C'est la deuxième fois que les États belge et français mettent au pot pour sauver cette banque spécialisée dans le prêt aux collectivités territoriales. La première fois, en 2008, ils avaient déjà versé 6,4 milliards d'euros (et accru d'autant leur endettement). Pour autant la banque Dexia n'avait pas été sauvée car, pendant les années fastes, elle avait diversifié son activité, achetant des banques et des sociétés financières dans le monde. Lorsque le système financier a failli s'écrouler, ses filiales l'ont plombée et l'ont entraînée dans leur chute. De plus, son action a chuté en Bourse, puisque ses concurrents ont continué à spéculer sur le titre Dexia en misant sur l'effondrement de son cours.

La banque est donc proche de la faillite et c'est pourquoi l'État vole de nouveau à son secours. Mais, ce faisant, il s'endette auprès des banques et c'est dans les poches de la population travailleuse qu'il compte récupérer ce nouveau cadeau aux banquiers. Toujours et dans tous les cas, les banques sont gagnantes. Côté pile, lorsqu'elles sont en faillite, l'État les renfloue et permet à leurs actionnaires de s'en sortir ; et côté face elles gagnent, puisque l'État s'endette et leur paie des intérêts de plus en plus élevés !