Airbus -- Nantes : Sur la chaîne du A320, un bel exemple de solidarité14/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2311.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus -- Nantes : Sur la chaîne du A320, un bel exemple de solidarité

L'usine Airbus de Nantes, implantée dans la zone industrielle de l'aéroport à Bouguenais, emploie 2 500 salariés, dont près de 400 intérimaires qui travaillent au côté des travailleurs au statut Airbus. Ils savent aussi être solidaires, comme ils viennent de le montrer à la chaîne d'assemblage du A320, où les intérimaires sont même majoritaires.

La direction recourt beaucoup aux intérimaires pour avoir des jeunes en bonne santé pouvant assurer le travail difficile de ce secteur. C'est aussi un secteur où le recours aux heures supplémentaires est fréquent, ainsi que le travail du samedi ou des jours fériés. Et, dans l'espoir d'une embauche, beaucoup de ces travailleurs précaires acceptent de travailler plus.

Le retard dans la production de cet avion est tel que, depuis le 15 octobre, les 300 salariés concernés par l'A320 doivent effectuer deux heures supplémentaires obligatoires par semaine jusqu'au 15 mars. Cette charge de travail supplémentaire passe mal, même si elle augmente la paye, car le travail en équipe, essentiellement les 3x8, fatigue beaucoup.

Le carnet de commandes pour cet avion, le plus demandé, est plein à craquer et pour l'ensemble des Airbus, il y a du travail pour les sept ans à venir. Les profits sont à la hausse pour EADS, la maison mère, qui pour le seul premier semestre 2012 annonce 594 millions de bénéfices, avec une trésorerie de onze milliards d'euros. Airbus a donc largement les moyens d'embaucher, ce qu'elle ne fait pourtant qu'au compte-gouttes.

Alors, quand un travailleur intérimaire, en finition sur la chaîne d'assemblage du A320, apprécié de ses camarades, s'est vu signifier sa fin de mission le mercredi 24 octobre pour le vendredi, c'est l'ensemble de l'équipe du matin sur la chaîne, soit une trentaine de personnes, qui s'est regroupée pour dire au chef d'équipe que, si ce travailleur n'était pas embauché comme c'est son souhait, elle ne ferait pas les deux heures supplémentaires obligatoires du vendredi, ni le travail du samedi.

La direction mettait en avant comme prétexte pour ne pas l'embaucher son échec aux tests « Axon ». Mais pendant dix-huit mois il n'y a pas eu besoin de ces tests « à la tête du client » pour que ce travailleur donne toute satisfaction en se faisant exploiter !

Devant une grève qui s'annonçait unanime, la direction a reculé et a finalement proposé à ce travailleur un contrat de qualification lui permettant d'être repris en CDD. Ce n'est pas encore le CDI attendu, mais c'est déjà une demi-victoire, ressentie comme telle par tous ceux qui dans ce secteur ont participé à cette action de solidarité, qui en annonce probablement d'autres.

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