Groupe Malakoff-Médéric : santé des salariés : la direction oublie de balayer devant sa porte07/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2310.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Malakoff-Médéric : santé des salariés : la direction oublie de balayer devant sa porte

On voit actuellement fleurir une campagne publicitaire dans laquelle, une fois n'est pas coutume, les patrons sont interpellés : « Vous faites quoi pour prendre soin de la santé de vos salariés ? » Le groupe Malakoff Médéric, commanditaire de cette campagne, se fait fort de donner des conseils aux patrons.

Mais bien entendu, les quelque 6 000 salariés de ce groupe, soi-disant « mutualiste », dirigé par Guillaume Sarkozy, frère de l'ex-président, ne bénéficient pas de ces recommandations.

Outre son rôle dans la gestion des retraites complémentaires Agirc-Arcco, le groupe Malakoff Médéric réalise une part de son chiffre d'affaires dans le domaine des contrats collectifs qu'il propose aux entreprises pour des assurances complémentaires sur la santé des salariés et pour la prévoyance en cas d'accidents. D'où sa campagne de publicité pour vanter son savoir-faire dans ce domaine. Il commande également une enquête annuelle sur le lien entre santé et travail qui tire une sonnette d'alarme : après un temps souvent bien trop long passé dans les transports, les travailleurs sont confrontés à une fatigue physique et nerveuse accrue à l'occasion des « réorganisations ». Il en ressort aussi une détérioration du sommeil et de la vie personnelle hors de l'entreprise.

Il n'y a rien d'original dans un tel constat, si ce n'est que le groupe Malakoff Médéric lui-même témoigne d'une telle détérioration. Par exemple, celles et ceux qui, au fil des restructurations, se retrouvent sur son site de Saint-Quentin-en-Yvelines ont bien souvent vu leur temps de transport s'allonger démesurément, d'autant que le nouvel immeuble dans lequel ils viennent d'être mutés est plus éloigné de la gare. Il comporte des bureaux collectifs -- les open-spaces -- où doivent se serrer sur un même plateau plusieurs dizaines de travailleurs. Il n'est pas rare d'avoir eu à changer plusieurs fois de poste de travail, car la direction cherche à économiser chaque mètre-carré de façon à louer une partie de ses locaux. Chaque année, soixante à soixante-dix emplois sont supprimés par non-remplacement des départs en retraite et non-renouvellement de CDD, avec l'objectif de réduire le personnel de Saint-Quentin-en-Yvelines à environ 500 d'ici quelques années, alors que le travail ne diminue pas.

Autant dire que le groupe Malakoff ne fait pas figure d'exception, et quand il s'occupe de la santé de ses propres travailleurs, c'est pour la dégrader.

Partager