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- Lutte ouvrière n°2310
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Grèce : L'austérité jusqu'à l'absurde
Mardi 6 novembre, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Athènes et à Salonique à l'appel des syndicats du public (ADEDY) et du privé (GSEE) et de PAME, syndicat lié au Parti communiste qui, comme d'habitude, faisait cortège à part. La grève générale devait se poursuivre le lendemain, avec de nouvelles manifestations en fin d'après-midi. Des employés de banque à ceux des transports (métro, train, tramway), des dockers aux aiguilleurs du ciel, des professions de santé (dentistes, médecins, pharmaciens) aux avocats, tous étaient appelés à protester contre le vote du nouveau paquet de mesures imposées par la Troïka (l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international) qui devait passer au Parlement en urgence le 7 novembre.
Ces mesures, discutées depuis des mois, et le vote du budget de 2013 sont la condition du versement de la prochaine tranche de 31 milliards d'euros « d'aide » à la Grèce. Comme d'habitude, les économies (13,5 milliards d'euros) se feront aux dépens des salariés, des retraités, en particulier dans la fonction publique. D'ici fin 2012, 2 000 postes de fonctionnaires doivent encore disparaître et 25 000 suppressions sont prévues pour 2013. Diverses primes qui subsistaient encore dans certaines entreprises publiques doivent être supprimées. Pour tous les retraités, les primes sont également supprimées. Les pensions de retraite du secteur privé devraient être amputées de 5 % à 25 %, selon qu'elles s'échelonnent de 1 000 à 4 000 euros, et jusqu'à 15 % dans le public. L'âge du départ en retraite passe de 65 à 67 ans. Les salaires seront revus à la baisse dans le secteur public et dans le privé. La législation du travail doit achever de voler en éclats, avec une prochaine révision du salaire minimum et une réduction des indemnités de licenciement -- on parle de 50 %.
La Troïka reproche au gouvernement grec, un gouvernement de coalition droite-gauche pourtant tout prêt à accéder à ses demandes, de ne pas réussir à imposer suffisamment d'austérité. Mais ceux qui payent n'en peuvent plus, ni du chômage à 25 %, ni des salaires ou des horaires échappant déjà à toute réglementation. Depuis 2009, le nombre de sans-abri a augmenté de 25 %. Plus du cinquième de la population vit en dessous du seuil de pauvreté officiel, la santé et l'éducation sont dans une situation de plus en plus catastrophique.
Quant à ceux qu'il faudrait faire payer, capitalistes grecs et étrangers, affairistes et banquiers, qui ont profité des largesses des gouvernements successifs, ils attendent les bonnes affaires des privatisations, si l'occasion s'en présente.