Toulouse : Conditions épouvantables pour les Roms25/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2308.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Toulouse : Conditions épouvantables pour les Roms

À Toulouse, après avoir été expulsés de plusieurs camps, plus d'une centaine de Roms bulgares et roumains se sont installés le long des berges de la Garonne dans des campements de fortune. Ils y vivent dans des conditions sanitaires épouvantables. La municipalité ayant refusé de leur installer des poubelles, les détritus s'amoncellent et les rats prolifèrent. Dans ces conditions, de nombreux cas de maladies apparaissent, mais bien souvent restent sans soins.

La PMI (protection maternelle et infantile), qui dépend du conseil général, refuse depuis plusieurs mois d'organiser une campagne de vaccination systématique des enfants du campement. Un enfant de 3 ans, bénéficiant pourtant de l'AME (aide médicale d'État), a été refusé aux soins des urgences pédiatriques d'un hôpital public. On a conseillé à la famille d'aller voir Médecins du monde ! Après qu'on lui a rappelé la loi, l'hôpital a accepté de recevoir l'enfant mais a demandé aux parents de trouver une autre solution à l'avenir. Une autre personne bénéficiant de l'AME vient d'être opérée, mais aucune maison de convalescence n'est prête à l'accueillir. Une personne du campement ne possédant qu'un rein a perdu connaissance, mais les secours ont refusé de se déplacer...

À tous ces problèmes sanitaires s'ajoutent bien d'autres scandales. Il y a dans ce camp plusieurs dizaines d'enfants dont les parents souhaitent la scolarisation. La liste a été remise à la mairie et à la préfecture il y a plusieurs semaines, mais à ce jour aucun n'est scolarisé. Un mineur du camp subissant des violences familiales a aussi téléphoné à la police lors d'un accès de brutalité d'un parent ; elle a refusé de se déplacer.

Dans le même temps, préfecture, mairie et Pôle emploi prétendent apporter une aide dans la recherche de logement et de travail aux familles « intégrables ». Au mieux, l'aide à la recherche d'emploi s'est résumée à la transmission d'un imprimé référençant trois sites Internet proposant des offres d'emploi en ligne.

Quant à l'aide au logement, préfecture et mairie ont dressé la liste des occupants du camp. Parmi eux, seulement douze personnes ont été qualifiées d'« intégrables », selon des critères inconnus, et le nom de ces élus n'est toujours pas connu. Quant aux autres, ils sont immédiatement expulsables. Et, quasi quotidiennement, la police passe dans le camp pour menacer ses occupants d'une expulsion imminente. Une police dirigée par un ministre qui, comme ses prédécesseurs, sait se montrer fort envers les plus faibles.

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