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Espagne : Au lendemain des élections régionales
Le week-end des 21 et 22 octobre se déroulaient en Galice et au Pays basque, deux régions d'Espagne, les élections pour le renouvellement des Parlements régionaux.
L'un des enjeux pour le Parti populaire de Mariano Rajoy, au pouvoir au niveau national, était de savoir s'il garderait la majorité absolue au niveau de la région. C'est chose faite. Mais si Mariano Rajoy peut pousser un soupir de soulagement, le PP a néanmoins perdu quelque 100 000 voix depuis les précédentes élections. En réalité, il doit son actuel succès au recul du Parti socialiste régional et au progrès de l'abstention. Car en Galice comme dans bien d'autres régions, les partis liés au Parti socialiste (le PSOE) n'en finissent pas de payer la déception que sa politique a provoquée quand ils étaient au pouvoir. En Galice une partie de l'électorat du PSOE s'est tournée vers Izquierda Unida, coalition liée entre autres au Parti communiste et qui critique, à gauche, la politique des socialistes. Mais une grande partie aussi a boudé les urnes. Le mécontentement reste donc fort dans les classes populaires.
Mais si Mariano Rajoy peut estimer avoir sauvé les meubles du côté de la Galice, il n'en est pas de même du côté du Pays basque.
Dans cette région, les résultats électoraux sont marqués par une très forte poussée des partis nationalistes basques. Le PNV (Parti nationaliste basque) qui se situe à droite, a obtenu le plus grand nombre de députés, mais il est talonné par EH BILDU, une coalition de formations qui se définit comme « de gauche et anti-système », et qui est en grande partie issue de Herri Batasuna, liée dans le passé à l' ETA.
L'autre fait marquant dans cette région est le recul spectaculaire du Parti socialiste basque. Quant au Parti populaire il n'a plus que 10 élus sur 75.
Les relations à venir entre le Pays basque et le gouvernement central s'annoncent donc difficiles. Forts de leur succès électoral, les nationalistes de gauche qui sont dans la mouvance d'EH BILDU entendent bien tenir la dragée haute à Rajoy et entraîner dans leur sillage la base du PNV qui a besoin d'eux pour constituer une majorité.
Ce type de situation, qui était prévisible, a toutes les chances de se reproduire, dans une autre grande province plus déterminante encore sur le plan économique et politique, la Catalogne. Des élections régionales vont s'y dérouler en novembre et le mécontentement que suscite la politique de Rajoy a toutes les chances de se traduire par un succès électoral des formations nationalistes de droite et de gauche.
Dans ce contexte de crise et d'attaques contre les classes populaires, ce sont actuellement les formations nationalistes, indépendantistes qui ont le vent en poupe. Mais leurs revendications et leur politique n'ont pas comme priorité les revendications des classes populaires, et du monde ouvrier.
Pourtant, quelle que soit la région, il faut que les revendications du monde du travail s'expriment. Les dirigeants syndicaux appellent à une journée de manifestations et de grève générale pour le 24 novembre dans tout le pays. Beaucoup de travailleurs de chômeurs, de victimes de la crise ne leur font pas confiance. Mais il est important que cette journée soit un succès et aide à préparer une suite qui permette aux travailleurs de construire un rapport de force en leur faveur.