Jeudi 4 octobre, lors d'un comité central d'entreprise exceptionnel, les salariés de BASF ont été informés de plusieurs projets de réorganisation avec suppressions d'emplois, en particulier dans la branche BASF Beauty Care Solutions qui produit des ingrédients pour les grandes marques de cosmétiques de luxe.

La production effectuée aujourd'hui à Lyon serait transférée et regroupée avec celle déjà existante à Pulnoy, en Meurthe-et-Moselle. Cela entraînerait 80 à 100 suppressions de postes sur le site de Gerland à Lyon, où il ne resterait qu'une trentaine de salariés travaillant dans la recherche.

La surprise a été totale pour les travailleurs, dont certains croyaient au contraire à une extension du site, BASF ayant acheté des terrains autour. Le discours patronal sur la concurrence et la compétitivité ne passe pas, car la branche Beauty Care fait des bénéfices et le groupe BASF a fait plus de six milliards de profits en 2011. La promesse de reclassements dans le groupe, à des centaines de kilomètres, ne passe pas non plus.

La colère des travailleurs s'est exprimée le jeudi 18 octobre, où la grève d'une journée a été très largement suivie, y compris par des cadres. L'indignation pouvait se lire sur des pancartes comme « BASF s'en met plein les fouilles, ses salariés mangeront des nouilles » et « BASF, un seul regret : avoir cru en toi ! » Et, pour dire qu'ils refusent d'être « enterrés vivants », ils ont fabriqué et planté en terre 80 croix portant leurs prénoms.

Ils n'ont pas l'intention de se laisser faire et sont décidés à se battre.