Banque publique d'investissement (BPI) : Une banque pour aider qui ?25/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2308.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Banque publique d'investissement (BPI) : Une banque pour aider qui ?

Le 17 octobre, le gouvernement a annoncé la création de la Banque publique d'investissement (BPI), qui financerait en principe les petites et moyennes entreprises (PME). Elle sera opérationnelle en janvier 2013. Jean-Paul Jouyet, proche de Hollande mais aussi ancien secrétaire d'État de Sarkozy, la dirigera. Elle sera contrôlée à 50 % par la Caisse des dépôts, le reste étant aux mains de l'État.

La création de cette banque faisait part ie des soixante propositions du candidat Hollande, qui voulait ainsi favoriser « le développement des PME ». Devenu président, Hollande se garde bien de préciser ce qu'il entend par PME, mais on peut parier que ce ne sont pas les tout petits patrons, ceux qui ont de réelles difficultés parce que les banques ne leur accordent ni prêts ni facilités de trésorerie, qui bénéficieront de l'aide de la nouvelle BPI.

Celle-ci reprend d'ailleurs des activités dispersées jusqu'alors entre Oséo, qui se présente comme la banque des PME, la CDC Entreprises (filiale de la Caisse des dépôts) et le Fonds stratégique d'investissement créé en 2008 par Sarkozy au début de la crise actuelle. Sur son site, Oséo se félicite de son rôle dans le plan de soutien à l'industrie automobile récemment présenté par Montebourg. Les 450 millions d'euros de ce plan de soutien iront arroser des entreprises filiales et soustraitantes des groupes comme Renault et PSA. On voit donc quels seront très probablement les futurs clients de la BPI et ce que ses dirigeants pourraient entendre par PME.

De ce point de vue, les premières déclarations de Jouyet, qui a déclaré à propos de la fermeture d'ArcelorMittal à Florange que la BPI n'aura pas « vocation à aider les canards boiteux », sont claires. On peut parier que les 44 mi l liards d'euros dont disposera la BPI sur cinq ans, et qui seront pris sur les livrets A et les livrets de développement durable, ne serviront pas à aider les petites entreprises en situation délicate.

Avec la BPI nouvel le mouture, Hollande et Ayrault répondent « présent » aux patrons des grosses et moyennes entreprises, ceux qui ont les moyens de se faire entendre et qui entendent bien que l'argent des contribuables continue à les subventionner.

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