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- Lutte ouvrière n°2307
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Leur société
Retraites complémentaires : C'est au patronat de payer
Les caisses de retraite complémentaires du privé, Arrco pour les ouvriers et employés et Agirc pour les cadres, seraient menacées de faillite. Depuis 2010, les cotisations des salariés ne suffisent plus pour financer les pensions versées. Depuis cette date, les deux caisses accusent chaque année un déficit. Il atteint aujourd'hui quatre milliards d'euros.
Pour joindre les deux bouts et compléter le manque à gagner en cotisations, les deux caisses puisent dans leurs réserves, constituées pendant les années où elles recevaient plus de cotisations qu'elles ne versaient de pensions. Mais, au rythme actuel et au niveau actuel du chômage, les caisses pourraient être vides en 2017 pour l'Agirc et en 2020 pour l'Arrco.
Une rencontre entre le Medef et les syndicats, qui gèrent paritairement les deux caisses, est prévue le 22 novembre à l'initiative de l'organisation patronale, pour « trouver des solutions ». En fait de solutions, les patrons proposent par exemple d'augmenter la part salariale des cotisations et de diminuer les pensions des actuels et des futurs retraités.
C'est scandaleux, car c'est une autre façon de vouloir faire payer la crise -- leur crise -- aux travailleurs. Le déséquilibre des caisses de retraite complémentaire est directement lié à l'explosion du chômage, au recul de la masse salariale. Si déficit il y a, c'est aux responsables de cette situation, c'est-à-dire au patronat, de le combler. Ce sont les patrons qui, en fermant des usines et en multipliant les plans sociaux pour accroître leurs profits et les dividendes de leurs actionnaires, vident les caisses de retraite complémentaire, comme ils vident les caisses de retraite de la Sécurité sociale.
Alors, si les réserves de l'Agirc et de l'Arrco s'épuisent, aux patrons de puiser dans les leurs.