Certains commentateurs, au premier rang desquels la ministre de la Justice, ont trouvé scandaleux que Nicolas Sarkozy monnaie la notoriété acquise grâce au suffrage universel en se faisant payer 100 000 dollars une conférence à des banquiers dans un palace de New York. Et pourtant l'ex-président fait ce qui est habituel aux gens de son milieu : gagner de l'argent sans travailler, sa dignité dût-elle en souffrir.

Car dans cette affaire, Sarkozy tenait le même rôle que le buffet, les hôtesses et le décor luxueux : du clinquant pour attirer le chaland, soit, en l'occurrence, faire se rencontrer investisseurs et banquiers sous l'égide d'une banque brésilienne. Son discours, pompeusement appelé conférence, était absolument vide de sens et c'est uniquement son statut d'ex-président qui vaut, pour l'instant, 100 000 dollars.

Il en a profité pendant qu'il en est encore temps car d'ici peu, même les plus benêts des hommes d'affaires américains ne seront pas prêts à dépenser un dollar pour pouvoir dire à leur cousin : « J'ai rencontré Sarkozy », sachant bien que le cousin répondrait : « Qui ça ? ».