En prononçant la liquidation de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, le tribunal de commerce de Rouen vient de pousser vers le chômage 470 travailleurs.

Avant de passer entre les mains de Petroplus, cette raffinerie a été exploitée pendant quatre-vingts ans, jusqu'en 2008, par Shell. Durant ces années, par leur travail, les travailleurs de Petit-Couronne ont sué du profit pour alimenter les fortunes de ce trust, un des premiers au monde, puis ils l'ont fait pour le margoulin Petroplus. Aujourd'hui, voilà comment ils sont considérés par la justice et, derrière elle, par l'État et le gouvernement : comme des salariés usagés qu'il faut liquider.

En campagne électorale, en février dernier, devant ceux de Petroplus, Hollande avait appelé l'État « à prendre ses responsabilités ». Il avait même déclaré : « Où est l'État, où est le gouvernement, où est le président de la République ? » C'est sans doute avec rage que certains salariés doivent se souvenir de ces phrases.

Inéluctablement, ces fermetures d'usine contre lesquelles le gouvernement ne lève pas le petit doigt provoqueront l'explosion de colère. Il faudra imposer alors que tous ces grands groupes qui ont amassé des trésors de guerre rendent des comptes aux travailleurs.