La Poste vient d'abandonner son projet de réorganisation de la distribution prévue pour le dernier trimestre de l'année 2012. En fait, il s'agit d'une décision nationale et les bureaux qui avaient une réorganisation prévue l'ont vue repoussée à l'année prochaine.

Ces réorganisations qui se succèdent sont partout le prétexte pour supprimer des emplois et, à Paris 17, cette énième réorganisation prévoyait la suppression de douze tournées de facteurs, c'est-à-dire une quinzaine d'emplois. Les tournées supprimées devaient être réparties sur celles qui restent, entraînant une charge de travail supplémentaire.

Dès son annonce, la réorganisation avait suscité des réactions de la part des travailleurs : refus de participer à des comptages censés démontrer la nécessité des suppressions d'emplois, signature de pétitions, délégations auprès de la direction...

Au tout début du mois d'octobre, la direction a voulu une dernière fois faire accepter les suppressions d'emplois en effectuant un sondage auprès des facteurs : « Voulez-vous que la réorganisation soit mise en place le 3 décembre ou l'année prochaine ? », évoquant l'intérêt à accepter la réorganisation, sous peine de perdre les avantages qui y seraient liés. Très peu ont vu les avantages en question !

En abandonnant pour l'instant les réorganisations prévues, La Poste a-t-elle, avec ou sans consignes du gouvernement, voulu éviter d'ajouter le mécontentement des postiers aux réactions de travailleurs concernés par les plans de licenciements qui se multiplient ? En tout cas c'est un recul et cela ne peut que conforter les postiers dans leur refus des plans de la direction.

En particulier, cela invite à exiger de La Poste qu'elle embauche les intérimaires et contractuels qu'elle utilisait en vue de la réorganisation. En effet, depuis des mois, La Poste ne remplaçait plus les départs de facteurs par des contrats permanents, mais par des contrats temporaires dont elle comptait se débarrasser au moment de la réorganisation avec ses suppressions d'emplois. Il faut maintenant que La Poste les embauche de façon permanente.

En tout cas, l'annonce du report des réorganisations doit encourager les travailleurs de La Poste à préparer les luttes nécessaires pour lui imposer le remplacement de tous les départs en retraite et l'arrêt des suppressions d'emplois.