Le 21 octobre, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls doit se rendre au Vatican pour assister à la canonisation d'un missionnaire jésuite, Jacques Berthieu, mort à Madagascar en 1896 lors de la rébellion des Malgaches contre la colonisation française. La « mission de pacification » qui a suivi cette révolte, menée par le général Galliéni, s'est traduite par la mort de quelque 100 000 personnes, sur une population de trois millions d'habitants, soit un sur trente.

Le 20 novembre prochain, c'est au tour de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, d'inaugurer à Fréjus une stèle sur le site du mémorial des guerres en Indochine. Celle-ci recevra les cendres du général Bigeard, qui a combattu en Indochine et en Algérie contre des peuples en lutte pour leur indépendance. Mais surtout, le nom de Bigeard reste lié aux pratiques les plus détestables de l'armée française, tortures et assassinats. Même s'il s'est toujours défendu d'avoir lui-même joué les tortionnaires, il les a au moins commandés.

Pendant ce temps, Hollande fait des discours sur la fin de la Françafrique des colonies, des militaires et des curés. Quel sens de l'humour !