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- Lutte ouvrière n°2306
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Leur société
Enseignement professionnel : Moins de culture, moins de formation
Au niveau national, d'après le syndicat CGT éducation, 4 000 postes ont été supprimés dans la seule voie professionnelle, soit six ou sept suppressions de postes par établissement en moyenne ! Cette situation est le résultat du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, mais aussi de la réforme du baccalauréat professionnel, qui a réduit de quatre à trois le nombre d'années d'études nécessaires pour obtenir ce bac. Pour des dizaines de milliers de jeunes qui ont choisi la voie professionnelle, cette diminution d'une année de formation (qui a pour effet bien évidemment la diminution du nombre d'enseignants nécessaire) ne fait qu'augmenter leurs difficultés.
Cette réforme a été décidée sous le précédent gouvernement de droite, mais le nouveau ministre de l'Éducation, Vincent Peillon, n'est pas revenu dessus, comme le souhaitaient pourtant nombre d'enseignants, de jeunes et de parents.
Cette réforme s'accompagne, en plus, d'un changement de programmes consistant surtout en leur allégement. Cela entraîne une réduction supplémentaire des heures d'enseignement. Celles-ci étant calculées sur l'ensemble des trois années, cela permet en outre à certains recteurs, comme celui de l'académie de Créteil, d'en supprimer sans que cela se voie de trop. Il est prévu d'alléger les programmes, en particulier dans les matières générales : plus de grands auteurs en lettres, sous prétexte que les élèves ne sont pas motivés. Réserver la culture aux élèves qui y sont sensibles de par leur milieu familial et social, voilà à quoi se résume une telle démarche !
Certains baccalauréats professionnels ne permettent même plus de donner une formation sérieuse du niveau de celle des anciens brevets d'enseignement professionnel, les BEP. Ainsi, dans la filière tertiaire, les baccalauréats professionnels comptabilité et secrétariat ont disparu au profit d'un baccalauréat « gestion administrative »: plus de spécialisation, dans les matières professionnelles, les enseignants peuvent enseigner tout... et rien. Les jeunes ainsi (si peu) formés sont censés pouvoir s'adapter à tout. En réalité, la formation est au rabais, réduite à remplir des fiches ou à faire de la saisie.
Ce qui guide avant tout le gouvernement, c'est l'allégement du budget, aux dépens de l'éducation et de la formation de la jeunesse.