ONU : Netanyahou, va-t-en guerre contre l'Iran, enterre les droits des Palestiniens03/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2305.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

ONU : Netanyahou, va-t-en guerre contre l'Iran, enterre les droits des Palestiniens

À la tribune de l'ONU, le 27 septembre, le Premier ministre israélien Netanyahou s'est amusé à défrayer la chronique en produisant un dessin : une bombe prête à sauter, sur laquelle il a tracé au marqueur rouge une ligne symbolisant la limite à ne pas franchir par l'Iran en matière de programme nucléaire.

Devant l'assemblée générale des représentants des pays membres, Netanyahou a joué un rôle à plusieurs degrés. Sous prétexte de « resserrer les liens avec l'allié américain » sur le dossier nucléaire iranien, il a réitéré devant les représentants des États membres les menaces israéliennes de frappes préventives en Iran. Il tente d'obtenir le soutien explicite des États-Unis, alors que pour l'instant le gouvernement Obama se borne à durcir les « sanctions » contre le régime d'Ahmadinedjad, en fait contre la population iranienne, qui a vu l'inflation croître de plus de 50 % depuis la fin 2011.

En ces temps de campagne électorale américaine, Netanyahou tentait aussi de jouer la carte des adversaires républicains d'Obama, Romney se déclarant sur la même longueur d'ondes que le Premier ministre israélien. C'est une sorte de chantage à un soutien plus affirmé des États-Unis, dans le cadre du rôle de gendarme au Moyen-Orient qu'Israël s'est attribué depuis des décennies.

Mais Netanyahou a également eu à coeur, en bateleur de foire, de tenter de voler la vedette au président de l'Autorité palestinienne. Présent le même jour à la tribune de l'ONU, Mahmoud Abbas, un an après la demande d'adhésion de la Palestine qui s'était heurtée à un veto du Conseil de sécurité, s'est cette fois adressé aux cent quatre-vingt-treize pays membres pour quitter son statut d'observateur. Revue à la baisse, la demande palestinienne se borne à obtenir le statut « d'État non membre » qui, selon les dirigeants du Fatah, leur permettrait d'avoir accès à la Cour internationale de justice et à la Cour pénale internationale pour y faire condamner Israël pour ses multiples violations des accords.

Cette demande d'Abbas, aussi timide qu'elle soit, a d'ailleurs été par avance recadrée par Hillary Clinton. Rencontrant la veille le président palestinien, la secrétaire d'État l'a sèchement averti qu'il était inutile de chercher à « passer par la route de l'ONU » pour régler la question du droit à un État pour les Palestiniens.

En Cisjordanie, un demi-million de colons israéliens sont désormais installés et la colonisation israélienne continue de plus belle, au mépris de toutes les demandes de gel de l'Autorité palestinienne, au mépris même des engagements verbaux du pouvoir israélien. On ne peut mieux souligner le rôle de l'ONU, chambre d'enregistrement des volontés des grandes puissances, et certainement pas instrument de défense des droits des peuples.

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