La présentation du budget : Une austérité qui ne dit pas son nom03/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2305.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La présentation du budget : Une austérité qui ne dit pas son nom

« Effort historique », « budget de combat », tels sont les mots employés par le gouvernement lors de la présentation du budget 2013, vendredi 29 septembre. Même si le mot « austérité » n'a pas été prononcé, c'est en réalité ce qui attend la population en France, comme le vivent déjà bien des travailleurs d'autres pays.

Le gouvernement veut réaliser 30 milliards d'économies, qui se répartiront entre 20 milliards de recettes supplémentaires (10 venant des entreprises et 10 des ménages) et 10 milliards d'économies faites sur les dépenses publiques.

Du côté des recettes, le gouvernement a dit et répété que seuls les 10 % des ménages les plus riches seraient mis à contribution. Or il prévoit toute une liste de prélèvements supplémentaires qui s'attaquent au budget de la majorité de la population, bien au-delà des 10 % les plus riches. Taxes sur le tabac, la bière, les pensions de retraites ; non-indexation sur l'inflation de l'impôt sur le revenu (même avec la promesse d'une décote pour les deux tranches les plus basses) ; baisse du plafond du quotient familial, augmentation de la redevance télé, etc. : ce sont les classes populaires qui assureront le gros de « l'effort historique » qui contraindra les ménages modestes à se serrer la ceinture d'un cran supplémentaire.

Les plus riches, eux, ne sont pas près de voir l'huissier frapper à leur porte à la fin du mois. Même si le gouvernement prévoit de rogner un peu les avantages liés aux niches fiscales, de maintenir à 1,3 million d'euros de patrimoine le seuil à partir duquel l'ISF est exigible et de taxer à 75 % la part des revenus supérieure à un million d'euros par an (à 63 % en fait, puisque les prélèvements sociaux sont pris en compte), ils ne participent que bien peu à cet effort.

Quant aux dix milliards d'économies, ils ne proviennent pas de la baisse du salaire des ministres ni de la revente de quelques voitures de fonction luxueuses : cela, c'est pour l'esbroufe. Ils proviennent du blocage des salaires des fonctionnaires, de la poursuite du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, de la baisse des emplois prévue dans les agences d'État telles que Pôle emploi, des restrictions budgétaires imposées à presque tous les ministères et qui vont se traduire par une dégradation accrue des services publics dont pâtira l'ensemble de la population laborieuse

Alors oui, il s'agit bien d'un budget d'austérité.

Partager