Espagne : Une politique dictée par le patronat et les banquiers03/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2305.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Une politique dictée par le patronat et les banquiers

Depuis plusieurs mois, le gouvernement espagnol n'en finit pas de tergiverser pour savoir s'il va demander aux autorités européennes un « plan de sauvetage » à destination des banques, qui pourraient se voir octroyer entre 40 et 100 milliards d'euros. Parallèlement, les dirigeants de ce pays multiplient les mesures d'austérité pour essayer d'éviter de recourir à cette aide ruineuse.

Mais, sauvetage ou pas, le gouvernement de Mariano Rajoy a pris les devants en annonçant que son budget 2013 serait encore plus rigoureux que prévu. Ce qui a provoqué de nombreuses réactions.

Avant même que le gouvernement ne précise la teneur des mesures à venir, des manifestations se sont multipliées dans de nombreuses villes et régions, pour dire non à cette politique. Mardi 25 septembre, des dizaines de milliers de manifestants, appelés par les réseaux sociaux des « indignés » du 15-M, se regroupaient autour des Cortès à Madrid pour dénoncer cette politique de rigueur. Ils ont continué les jours suivants, d'une part pour montrer que la violence de la police, encouragée par de nouvelles lois répressives contre les manifestants, ne saurait les faire taire, mais aussi pour répondre aux propos tenus par Mariano Rajoy, expliquant devant les Nations unies qu'il n'appréciait que les majorités silencieuses.

Pendant que banquiers et politiciens d'Espagne et d'ailleurs discutaient sur l'estimation des besoins des banques, il était clair que les 21 milliards déjà versés l'avaient été en pure perte. Le cynisme du gouvernement éclate aux yeux de tous, d'autant plus que l'on vient d'apprendre que la dette, loin de diminuer, atteindra 90,5 % du PIB, les taux d'intérêts de plus en plus élevés ayant contribué à l'augmenter au profit des spéculateurs.

Pour l'avenir, le gouvernement entend continuer à réduire les dépenses au détriment des services publics. Le secteur le plus affecté reste la santé, dont le budget baissera de 22,6 % par rapport à 2012. Celui de l'Éducation n'est pas en reste : en deux ans il a été réduit d'un tiers. Pour 2013, l'éducation « compensatoire », qui gère les élèves en difficulté, est la plus affectée avec des ressources réduites de 68 % !

Par ailleurs, on prévoit moins d'argent pour les chômeurs, qui ont vu se réduire leurs indemnités et la durée de leurs versements. Les mairies accorderont 40 % d'aides en moins.

Services publics sacrifiés, réductions d'effectifs dans tous les secteurs, fermetures d'entreprises : ce sera plus de chômeurs, de précaires, de travailleurs avec des salaires qui ne permettent pas de se loger, de nourrir une famille, voire tout simplement de se nourrir. Et voilà déjà que des bruits courent sur un projet de refonte du système des pensions avec le recul de l'âge du départ à la retraite. Les classes populaires paient chaque jour un peu plus la crise du capitalisme.

« Ils ne nous représentent pas », affirment régulièrement les manifestants en désignant les tenants du pouvoir et autres politiciens. C'est vrai, ces gens-là ne représentent que la bourgeoisie et ses intérêts. Mais il reste à préciser les objectifs qui représentent les intérêts des travailleurs et des autres catégories populaires. Mettre fin aux coupes budgétaires, interdire les licenciements et le démantèlement des services publics, ce sont autant de mesures urgentes qu'il faudra imposer.

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