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- Lutte ouvrière n°2305
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Leur société
CDD et intérim, des milliers de licenciements quotidiens et anonymes
Dans l'augmentation du chômage, les salariés licenciés dans le cadre d'une procédure officielle ne représentent qu'une petite minorité : en juillet cela concernait 13 600 personnes, soit 2,7 % du total des entrées à Pôle emploi. La grande masse des licenciés sont les cohortes des fins de contrat intérim ou CDD. Un économiste constatait ainsi : « Sur le seul mois de juin, il y a eu près de 160 000 entrées au chômage pour cause de fin de CDD ou intérim... En moyenne cela concerne chaque jour 5 000 personnes. » Et à cela s'ajoute, sur un mois, près de 30 000 salariés ayant conclu une rupture conventionnelle, rupture elle aussi sans procédure officielle, et soumise le plus souvent à l'arbitraire du patron.
Bien sûr il ne s'agit là que des entrées à Pôle emploi et par ailleurs des dizaines de milliers de chômeurs retrouvent chaque mois du travail. Mais cela traduit la paupérisation continue d'une part toujours plus grande du monde du travail. Car qui dit emploi précaire, en CDD ou en intérim, dit aussi indemnisations de plus en plus limitées dans le temps et qui très vite se réduisent à zéro. Car dans le même temps le nombre des chômeurs de longue durée, c'est-à-dire inscrits au chômage depuis plus d'un an, ne cesse de progresser. Inéluctablement, au bout de 23 mois pour les moins de 50 ans, et de 36 mois pour les plus de 50 ans, leur indemnisation de base cesse. Il ne leur reste alors que les allocations de fin de droits, si tant est qu'ils peuvent y prétendre.
C'est à travers ces licenciements aux formes multiples que les capitalistes font payer au prix fort aux travailleurs le maintien de leurs profits.