Budget de la Sécurité sociale : Sous le « changement », la continuité03/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2305.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget de la Sécurité sociale : Sous le « changement », la continuité

Le gouvernement a présenté son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et, avec lui, son lot de mesures pour tenter de boucher son sempiternel déficit. Depuis des années on entend les mêmes litanies.

Le PLFSS prévoit que le déficit des comptes de la Sécurité sociale devrait s'élever à 11,4 milliards d'euros pour l'année 2013 (contre 13,3 milliards pour 2012), la branche maladie restant le plus dans le rouge avec 5,1 milliards d'euros de déficit (contre 5,5 milliards en 2012). Et, pour colmater le trou, le gouvernement prévoit, comme tous ses prédécesseurs, un arsenal de taxes pour augmenter les rentrées et une « maîtrise des dépenses de santé » pour diminuer les sorties.

Côté recettes, cinq milliards d'euros supplémentaires sont attendus sous forme de prélèvements obligatoires. Entre autres une taxe sera prélevée sur les buveurs de bière pour 480 millions d'euros et une autre sur les fumeurs pour 250 millions de recettes en année pleine. De même une taxe sur les revenus des retraités imposables, qui devrait rapporter 350 millions d'euros en 2013, puis 700 millions en 2014, pour le financement de la dépendance des personnes âgées. Peut-être est-ce cela qui fait dire à la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, que les recettes proposées dans le PLFSS 2013 sont fondées sur un « principe de justice » ?

Côté dépenses, le gouvernement a pour objectif de réaliser 2,4 milliards d'économies mais, se félicite-t-il, sans nouveau déremboursement de médicaments. Mais, selon la ministre qui le dit dans une interview, il va falloir « trouver 657 millions d'euros à l'hôpital ». On se demande vraiment où elle les trouvera, tant les budgets sont déjà insuffisants, les soignants sous pression et l'hôpital gravement malade de la rentabilité imposée.

La médecine de ville aussi devra faire des économies : 600 millions d'euros, dont la « maîtrise » des prescriptions de médicaments et d'arrêts de travail par les médecins. Quant aux laboratoires de l'industrie pharmaceutique, ils hurlent déjà que le gouvernement va les mettre à genoux, au prétexte que le PLFSS envisage de réaliser sur l'ensemble des médicaments et des dispositifs médicaux une économie de 800 millions. Une broutille comparée à leurs bénéfices.

Cette année, comme les précédentes, les mêmes rodomontades président à l'établissement du budget de la Sécurité sociale, se traduisant à chaque fois par une diminution de l'accès aux soins des plus pauvres, et donc une détérioration de leur santé. Assurer l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale, ce serait d'abord augmenter les rentrées par le plein emploi et le règlement par les patrons des cotisations sociales qu'ils doivent.

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