Tchad : La grève dans la Fonction publique26/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2304.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tchad : La grève dans la Fonction publique

Cet article est extrait du journal Le Pouvoir aux Travailleurs du 9 septembre, mensuel de l'Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI).

Le 27 août, les travailleurs du secteur public, à l'appel de l'Union des syndicats du Tchad (UST), ont continué leur mouvement de grève lancé le 17 juillet dernier, pour une semaine reconductible, avec un service minimum dans les domaines essentiels comme la santé, face à l'attitude du gouvernement qui refuse toujours de satisfaire leurs revendications. (...)

Les agents de l'État réclament l'application de l'accord signé avec le gouvernement le 11 novembre 2011 sur une grille salariale pour une augmentation générale des salaires. (...)

Le Premier ministre, qui a rencontré tout dernièrement les grévistes, a déclaré : « Vos revendications sont légitimes, mais seulement l'État n'a pas les moyens de les satisfaire tout de suite. » Quant à son patron, Idriss Déby, il menace de rompre les négociations avec les syndicats pour organiser un « référendum » sur les augmentations de salaire. (...) Il refuse toujours de satisfaire les revendications des travailleurs, alors qu'il a signé lui-même l'accord du 11 novembre 2011, sous prétexte qu'« augmenter les salaires, c'est dilapider les ressources financières ».

Qui dilapide les « ressources financières » de l'État si ce n'est pas lui, Déby, sa famille et son clan ? Le bruit court à N'Djamena qu'il est devenu multi-milliardaire, et cela grâce surtout au pétrole de Doba, dans le sud, dont les miettes substantielles vont directement dans sa poche. Mais la plus grosse partie des dividendes est accaparée par des pétroliers internationaux qui exploitent ce pétrole.

Les agents de l'État ne font que défendre leur « gombo » (en quelque sorte leur gagne-pain) et c'est leur droit légitime. Par la grève, ils cherchent à faire céder Déby, avec son arrogance et son mépris envers le monde du travail, et son gouvernement.

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