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Dans les entreprises
SNCF : Le bluff des embauches
Le président de la SNCF, Pépy, n'y est pas allé avec le dos de la cuiller pour faire connaître le nombre des embauches prévues dans la période à venir. Il a annoncé plus de 40 000 embauches d'ici à 2017, ce qui semble beaucoup, mais représente seulement, sur cinq ans, moins de 10 000 emplois chaque année... soit un nombre très en deçà du nombre de départs en retraite. De plus, comme l'ont fait remarquer les syndicats, il s'agit là d'une annonce en trompe-l'oeil, car ces 10 000 emplois concernent non seulement la SNCF proprement dite, mais également ses 923 filiales. Pour ce qui est du transport ferroviaire seul, l'entreprise continue à supprimer des emplois.
Déjà, pour l'année 2011, le document intitulé Bilan social de la SNCF faisait ressortir que les départs en retraite étaient bien supérieurs au nombre des embauches. Autre aspect qui illustre la dégradation générale des conditions d'emploi et de travail dans le chemin de fer : au fil des ans, le nombre de travailleurs bénéficiant du statut de cheminot n'a cessé de baisser. Sans remonter au-delà des trois dernières années, il était de plus de 150 000 en 2009 contre un peu plus de 144 000 en 2011. Lorsque la SNCF crée des emplois, elle le fait le plus souvent avec des contrats à durée déterminée, voire avec des contrats à durée indéterminée mais de droit privé, distincts du statut de cheminot et des quelques avantages qui vont encore avec.
La CGT constate que la SNCF « ne prévoit que 5 300 recrutements en 2012 alors que 6 900 cheminots » partent à la retraite dans le même temps.
D'ici à la fin de l'année 2012, 500 jeunes non qualifiés devraient être embauchés, mais dans le cadre des contrats emploi d'avenir. Donc avec des salaires au rabais, financés en partie par l'État, pour une durée déterminée. Certains de ces emplois d'avenir sont destinés à l'accueil des touristes ou à l'information des voyageurs, mais Pépy a également émis son intention de les destiner à l'entretien des voies et de leurs abords, c'est-à-dire à un travail parmi les plus difficiles.
Derrière l'esbroufe des déclarations de son président, la SNCF poursuit donc son objectif de rentabilité en faisant assumer le travail par un nombre toujours plus faible de travailleurs et en recourant de plus en plus aux contrats à temps partiel divers et variés et à la sous-traitance. Le tout au détriment des travailleurs comme des usagers.