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Dans les entreprises
Sanofi : Milliers de suppressions de postes pour milliards de profits
Le 25 septembre, le chiffre a été lâché : 900 suppressions de postes en France d'ici 2015. Cela dans le quatrième plus gros laboratoire de l'industrie pharmaceutique au monde, un trust aux profits multimilliardaires et qui se dit lui-même à l'« écart de la crise économique mondiale ».
Le 5 juillet, le PDG de Sanofi avait annoncé la décision de réaliser deux milliards d'économies dans la période 2012-2015 afin de rester dans le peloton de tête des plus gros faiseurs de profits de la pharmacie. Il était question de trois « restructurations » : la recherche avec les sites de Toulouse et de Montpellier dans le collimateur, les vaccins de Sanofi-Pasteur et les services support (achats, informatique, etc.). Aucun chiffre n'avait été donné concernant les suppressions de postes. Les syndicats avançaient les chiffres de 1 500 à 2 500 suppressions de postes. Aujourd'hui le PDG annonce « environ 900 postes », mais rien de précis concernant le site de Toulouse sauf que sa vocation « reste à préciser ».
À l'époque, Montebourg jouait les indignés : « Nous ne tolérerons aucune suppression de postes à Sanofi ». Quelques semaines plus tard, il confiait : « Nous n'ignorons pas la nécessité d'adaptation au marché, au besoin, à la compétition » et finissait par déclarer à la fin de l'été : « Quand une entreprise fait des milliards de profits, comme c'est le cas de Sanofi, elle a le droit de se réorganiser ». Et aujourd'hui, il se félicite que Sanofi a « suivi les recommandations du gouvernement » puisque la direction n'annonce « que » 900 suppressions de postes. Une illustration de plus s'il en fallait qu'on ne doit vraiment pas compter sur ce gouvernement.
La seule chose qui peut faire plier Sanofi c'est de l'attaquer là où ça lui fait mal : au portefeuille ! Sanofi est d'abord et avant tout un fabricant de profits pour ses actionnaires. Elle a été créée il y a quarante ans par la société nationale des pétroles d'Aquitaine, la future Elf Aquitaine, qui cherchait « un nouveau relais de croissance », et confia pour cela à une dizaine de cadres de trouver un secteur bien juteux. Ils ont vite choisi la santé et créé l'Omnium Financier Aquitaine pour l'Hygiène et la Santé, devenu Sanofi qui, à coups de rachats et de fusions, s'est transformé en un des plus gros mammouths de l'industrie pharmaceutique mondiale. Contrairement à sa devise, Sanofi n'est pas au service des patients, mais à celui du capital et des actionnaires, pour qui il n'y a pas de différence entre le pétrole et les médicaments. Leur seul credo : que ça rapporte !
Dans la période 2009-2011, Sanofi a supprimé 4 000 postes de travail. Dans le même temps, ses bénéfices ont explosé : 8 milliards, 9 milliards puis 8,9 milliards d'euros. Sûr que les actionnaires aimeraient bien continuer sur cette lancée.