La rentrée scolaire, avec son lot de difficultés liées au manque de personnel et de moyens, est également catastrophique pour les élèves handicapés. Cette année encore, 6 000 élèves handicapés n'ont pas pu rentrer en classe, car ils n'auraient pas pu être aidés par des auxiliaires de vie scolaire individuels (AVSi).

Le gouvernement avait pourtant annoncé en juillet la création de 1 500 postes d'AVSi supplémentaires, venant s'ajouter aux 11 000 existants. Mais, à la rentrée, ils n'étaient pas dans les écoles. D'après la présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (Fnaseph), le recrutement ne sera terminé qu'à la mi-octobre. Et quand on sait que les AVSi sont à l'heure actuelle des contrats précaires, sous-payés et en CDD de trois ans renouvelables une fois, rien ne dit que les 1 500 postes seront pourvus à cette date.

Mais, au-delà des problèmes d'une rentrée, c'est toute l'année que la situation des 60 000 élèves handicapés nécessitant un accompagnement (au total 210 000 enfants handicapés sont scolarisés) est difficile. La moitié des élèves handicapés seulement vont à l'école à temps complet en maternelle et ils ne sont que 30 % dans les écoles élémentaires, par manque d'auxiliaires de vie scolaire mais aussi de places dans les structures spécialisées, par ailleurs très inégalement réparties dans le pays.

Pour que les handicapés ne soient plus des laissés pour compte, il faut embaucher en CDI les AVSi qui le souhaitent, en recruter et en former de nouveaux, et construire dans tout le pays les structures spécialisées qui manquent. Faute de le faire, les discours officiels resteront du niveau d'un sermon de dames de charité.