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Port de Marseille : l'envers de la croisière : les marins trinquent
Les marins de deux navires de croisière, le MV Athena et le Princess Danae, sont en attente dans le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM). Ces navires ont fait l'objet d'une saisie conservatoire car l'armateur, le Classic International Cruises (CIC), n'a pas réglé diverses factures ni les salaires des marins.
Le 13 septembre, le navire MV Athena, affrété par la Compagnie belge All Ways, organisatrice de croisières, n'a pas pu reprendre son voyage. La Compagnie a rapatrié les quelque 300 croisiéristes, tandis que les 190 marins se retrouvaient bloqués à Marseille sur le navire.
Le 15 septembre c'était au tour des 225 marins du Princess Danae, saisi lui aussi car il aurait une dette à Marseille de 150 000 euros.
D'autres navires de CIC sont bloqués ailleurs, au Monténégro ou aux Canaries en raison de dettes envers les ports ou des impayés de carburants.
Et surtout l'armateur a des dettes à l'égard des marins. Ceux-ci n'ont reçu leur paye de juillet que le 23 et le 24 septembre, quant aux salaires d'août et septembre, leur versement a été annoncé pour le 25.
Les marins ont pratiquement tous des contrats à durée déterminée allant de 6 à 9 mois ; ils travaillent sept jours sur sept, 8 à 9 heures par jour, horaires pour lesquels ils sont payés à peine plus de 1 000 euros quand ils font partie du personnel hôtelier, comme les serveurs, les plus nombreux sur les navires de croisière. Les équipages étant formés d'au moins vingt-cinq nationalités différentes, indonésiens, philippins, ukrainiens, honduriens, malgaches, etc. l'armateur peut les payer à un tarif inférieur au tarif défini par les pays européens.
Retenus dans un port, les marins, au moins en partie, sont tenus de rester sur le navire afin d'en assurer l'entretien et la sécurité. C'est à l'armateur de les payer... en principe. À bord, ils ne manquent ni de vivres ni d'approvisionnement. En ville, à Marseille, une association d'aide aux marins leur permet d'être accueillis dans un foyer et de rester en contact avec leurs familles. Mais cela ne remplace ni la paye ni la possibilité de rentrer chez eux.