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Dans le monde
Dans la région de Rome : Les conseillers berlusconiens se servaient d'abord
Lundi 24 septembre, Renata Polverini, la présidente de la région du Latium, la région de Rome, a dû annoncer sa démission. Cela fait suite au scandale qui a éclaboussé les conseillers régionaux de son parti, le Peuple de la liberté de Berlusconi (PDL), entraînant la dissolution du conseil régional et donc de nouvelles élections.
Membre du parti de Berlusconi mais issue de l'extrême droite, Polverini avait voulu se forger l'image d'une combattante anti-corruption, qui allait consacrer les fonds de la région à la satisfaction de ses citoyens. Las ! Le scandale qui a éclaté à la mi-septembre a révélé que les conseillers régionaux du PDL vivaient grassement sur ces mêmes fonds, s'octroyant des rétributions supplémentaires de cent mille euros annuels, s'ajoutant à des salaires déjà confortables de l'ordre de 13 000 euros mensuels et à des remboursements tout aussi confortables de prétendus frais.
Mais le comble a été atteint lorsque des photos ont paru dans la presse, montrant les fêtes auxquelles s'adonnaient entre eux les mêmes conseillers régionaux, vêtus de toges romaines ou grecques, déguisés en Ulysse ou autres personnages, adoptant des attitudes suggestives et ne lésinant visiblement pas sur la boisson. Les amusements et les gratifications de ces élus du Peuple de la liberté au moment où l'on demande à la population toujours plus de sacrifices, étaient décidément du plus mauvais effet.
Les scandales succèdent ainsi aux scandales. Au printemps, c'était les dirigeants de la Ligue du Nord, ceux qui dénonçaient « Rome la voleuse », l'accusant d'engloutir la richesse produite par le Nord industrieux, qui avaient dû se démettre suite à l'étalage de leur propre corruption. Et ce sont aujourd'hui les politiciens de la région romaine.
Du Nord au Sud, ces météores de la vie politique, venus en jurant de mettre fin à tous les gaspillages, tombent ainsi les uns après les autres une fois pris la main dans le sac, alimentant la conviction générale que les politiciens italiens sont décidément « tous pourris ». C'est certainement une réalité, mais qui est encore peu de chose en regard de la pourriture d'un système capitaliste dont ces gens-là ne sont que les minables larbins.