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Canada : Victoire des étudiants québécois
Après une grève de plusieurs mois, de nombreuses manifestations nocturnes, réprimées sans état d'âme par la police, la détermination des étudiants québécois l'a emporté. La hausse de 82 % sur sept ans des frais de scolarité a été annulée.
La décision du gouvernement de la province d'augmenter les frais de scolarité dans les universités, obligeant de plus en plus d'étudiants à s'endetter auprès des banques, avait provoqué depuis février 2012 un large mouvement d'opposition, suivi dans la plupart des établissements universitaires et Cegep (équivalent d'une classe préparatoire). Des soirées de manifestations, dont certaines massives, avaient eu lieu malgré la répression et malgré la loi sortie des cartons par le gouvernement, visant à restreindre considérablement le droit à manifester. Les manifestants avaient alors reçu le soutien d'une partie de la population, choquée par le recours à une loi liberticide.
Prétendant augmenter le budget des universités sans faire appel aux deniers publics, le gouvernement Charest avait pensé pouvoir maintenir la hausse face à la mobilisation étudiante, jusqu'aux élections du 4 septembre. Son parti de droite, le PLQ, a perdu et le parti québécois jusqu'alors dans l'opposition, le PQ, qui se dit souverainiste et se présente comme à gauche, l'a emporté. Sa dirigeante, Pauline Marois, devenue Premier ministre, avait promis d'annuler la hausse des frais de scolarité et l'a fait le 20 septembre dernier.
Cette victoire de la mobilisation des étudiants s'étend jusqu'à l'abrogation de la loi antimanifestation promulguée par Charest. Même si les frais de scolarité restent élevés -- 2 168 dollars canadiens, soit environ 1 700 euros par an --, même si leur montant sera indexé sur l'inflation et continuera de peser lourdement sur un étudiant sur deux qui vit au-dessous du seuil de pauvreté canadien, ce recul est ressenti comme un succès.