« Blasphème » : Sous le voile de la religion, rien que des dictatures26/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2304.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Blasphème » : Sous le voile de la religion, rien que des dictatures

Après la publication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo, l'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui existe dans 57 États a réitéré sa volonté de faire inscrire le « blasphème » parmi les crimes et délits reconnus en droit international, dans le cadre de l'ONU.

Cette organisation compte parmi ses membres des dictatures parmi les plus brutales. Depuis plus de dix ans, elle intervient dans le cadre de la commission des droits de l'homme de l'ONU pour que soit sanctionnée la « diffamation des religions ». Le « délit de blasphème » est déjà en vigueur dans plusieurs pays dont le Pakistan où, tout récemment encore, ce motif a été retenu à l'encontre d'une jeune fille handicapée mentale de la communauté catholique.

L'invocation du caractère sacré de la religion sert à justifier les pires injustices, comme au Bangladesh d'où l'écrivain Taslima Nasreen a dû s'exiler depuis plus de trente ans, menacée de mort par les extrémistes religieux. La justice de son pays l'avait inculpée pour avoir « heurté délibérément et malicieusement le sentiment religieux ». Dans un recueil d'articles intitulé Femmes, manifestez-vous !, elle s'était adressée aux femmes « épuisées, opprimées, piétinées, envenimées par cette société » leur donnant des armes pour « briser les chaînes de la religion ». Comment ne pas se sentir solidaires de celles et ceux qui, dans les pays islamiques, contestent ainsi l'oppression des femmes sous prétexte religieux ?

Mais ce combat pour faire reconnaître le caractère sacré de la religion, pour en faire une opinion quasi intouchable, interdite de toute critique et de toute contestation, n'est pas propre aux autorités religieuses islamistes. Les autorités religieuses juives et chrétiennes, de toutes obédiences, se sont jointes à cette croisade. Pourtant, leurs représentants n'ont jamais été des modèles de tolérance ou d'ouverture d'esprit. L'Inquisition et l'expulsion des juifs d'Espagne, la Saint-Barthélémy en France contre les protestants ou la campagne de l'État confessionnel d'Israël contre les Palestiniens en donnent quelques exemples.

Ces religions réclament le monopole de la pensée ou, à tout le moins, le privilège d'une immunité spécifique, en imposant à tout le monde, croyants et incroyants, de s'incliner devant ce que chacune a choisi comme rite et comme idole.

De cela, il ne peut être question !

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