La société Apple a récemment été sous les feux de l'actualité du fait de la sortie de son dernier iPhone. L'appel à une grève lancé à cette occasion n'a pas été un succès, mais a permis de rendre publiques les conditions de travail des 2 500 salariés travaillant dans les treize magasins Apple Store implantés en France.

Si les conditions de travail dans ces magasins de vente sont loin d'être aussi scandaleuses que celles que subissent les ouvriers travaillant pour les sous-traitants de la marque, elles sont tout de même éloignées de l'image d'une société cherchant à toujours faire mieux, comme le prétend Apple à ses propres employés. « Nos collaborateurs sont une ressource inestimable », dit-elle.

Il faut sans doute comprendre « une source inestimable de profits », car les salaires ne sont pas du tout aussi mirobolants que les bénéfices de cette multinationale. Ils s'échelonnent de 1 250 euros pour la majorité des employés, à 2 300 euros pour les mieux payés, en brut mensuel. Et, à part la mutuelle, il n'y a aucun avantage social, pas de 13e mois, aucune prime, même pas de tickets restaurant. Et l'emploi d'un grand nombre de salariés à temps partiel, plus ou moins choisi, permet d'abaisser encore plus les salaires.

Le secret, chez Apple, ne concerne pas que les sorties médiatisées de ses nouveaux produits. Les employés sont très fortement incités à garder secrète leur rémunération. Les disparités existent, mais sont cachées. C'est une note donnée à l'employé par sa hiérarchie, lors d'un entretien individuel, qui décide de son augmentation, mais son niveau est calculé en fonction des ventes du salarié, en fonction des bénéfices de la division Apple France Retail (magasins-vente). Ce qui s'avère problématique quand on sait que la société mère Appel facture ses produits bien trop cher à sa filiale France. D'ailleurs la division Apple France Retail se serait déclarée déficitaire. Prétexte qui a permis à la société de geler les embauches, de ne plus remplacer depuis plusieurs mois les départs et les mutations, alors que le nombre de clients dans les magasins ne cesse d'augmenter, rendant difficile le respect des horaires et la prise des pauses.

Aussi, si ce premier appel à une grève n'a pas réussi, cela ne signifie pas que le mécontentement soit absent et qu'un jour Apple ne doive repousser la sortie de ses joujoux technologiques parce que ses employés ne feront pas cette fois-là une haie d'honneur aux clients, mais bel et bien un piquet de grève.