L'archevêque-cardinal de Lyon, Barbarin, est aussi le « primat des Gaules », autrement dit, le premier dignitaire de l'Église catholique en France. Et c'est en tant que tel, avec des « arguments » choc sinon orduriers, qu'il vient de s'en prendre au projet d'accorder le droit de se marier aux couples homosexuels.

Si le Parlement adopte une telle loi, cela aura « des quantités de conséquences, a-t-il déclaré sur radio RCF, parce qu'après ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre, après, un jour, peut-être, je ne sais pas quoi... l'interdiction de l'inceste tombera ».

Sans avoir la prétention de faire l'éducation religieuse de ce prélat, on pourrait lui rappeler que, côté mariage « à trois ou quatre », il en est un que le Nouveau Testament porte aux nues. Quel ménage, en effet, que celui de Marie, entre son époux Joseph, l'archange Gabriel qui venait la visiter nuitamment et Dieu le Père, dont Jésus est censé être le fils ! Quant à l'Ancien Testament, c'est sur l'inceste même qu'il construit la généalogie de l'humanité. En effet, selon la légende judéochrétienne, nous descendrions tous d'Adam et Êve, donc des frères et soeurs qu'étaient leurs enfants.

Mais le primat des Gaules n'arrive à sortir du mythe biblique que pour tomber dans le catalogue des turpitudes supposées de ceux qui ne fréquentent pas les sacristies. À trop tordre la réalité, quoi d'étonnant à ce qu'on devienne tordu ?