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Leur société
Conférence environnementale : Les vertes paroles seront-elles emportées par le vent ?
À l'occasion de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre, François Hollande a prononcé un discours qui a été droit au coeur des écologistes. C'était sa fonction.
« Je suis profondément émue car c'est la première fois que le dirigeant d'un grand pays soutient l'écologie avec une telle force », a déclaré Cécile Duflot. Nicolas Hulot, plus prudent, a fait remarquer que le discours de Sarkozy lors du « Grenelle de l'environnement », en 2007, était tout aussi bon, mais n'avait pas été suivi d'effet.
Toute la question est là.
Certes l'extraction du gaz de schiste est interdite. Mais combien d'années cela tiendra-t-il devant la pression des compagnies pétrolières ?
L'isolation des bâtiments est prévue au rythme d'un million de logements rénovés par an. Mais qui payera, alors que l'État n'arrive guère à faire construire ?
Les émissions de gaz à effet de serre devront être réduites de 40 % d'ici 2030 afin que la France devienne une « nation d'excellence ». Dans dix-huit ans on aura largement eu le temps d'oublier cette promesse...
En revanche, ce qui va probablement arriver c'est une « fiscalité verte » qui, sous prétexte d'écologie, risque de frapper les plus pauvres, à cause de leurs logements mal isolés, de leurs moteurs diesel, etc.
Ce qui risque aussi d'arriver c'est la fermeture d'un tiers des centrales nucléaires, à commencer par celle de Fessenheim, ce qui fera certainement plaisir aux écologistes. Mais ce n'est pas pour autant que l'on pourra vraiment faire confiance au gouvernement et à EDF sur la sécurité et la gestion des centrales. En revanche, on peut être sûr d'aller vers le renchérissement des factures, car l'électricité d'origine solaire et éolienne, censée remplacer le nucléaire, coûte énormément plus cher que l'autre.
Hollande a fait plaisir aux écologistes. Mission accomplie, mais il n'est pas dit que la population et la planète, s'en portent mieux.