PSA -- Aulnay-sous-Bois : Après la remise du rapport Sartorius, seule la mobilisation des travailleurs fera reculer PSA12/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2302.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA -- Aulnay-sous-Bois : Après la remise du rapport Sartorius, seule la mobilisation des travailleurs fera reculer PSA

Sans surprise, le rapport de Sartorius demandé par le gouvernement et remis mardi 11 septembre a repris la quasi-totalité des arguments de PSA, à l'exception d'une observation sur les trois milliards de rachats d'actions PSA qui auraient pu servir à bien d'autres choses. À peine ce rapport dévoilé, le gouvernement s'est empressé d'affirmer la fermeture de l'usine d'Aulnay inévitable.

Ainsi, Hollande et Montebourg reniaient d'un coup leurs déclarations de juillet dernier où ils avaient déclaré « inacceptable » le plan de suppression de 8 000 emplois de PSA. Ils argumentaient alors fort justement que le groupe venait de distribuer 250 millions d'euros aux actionnaires et avait reçu en 2008 un prêt de quatre milliards de l'État en échange de l'engagement de ne pas licencier. Eh bien, cet engagement-là, le gouvernement ne compte même pas le faire respecter !

« Si la droite est toujours du côté des patrons, la gauche est incapable d'être du côté des ouvriers », résumait un ouvrier, exprimant le sentiment de bien de ses camarades. D'autres pointaient qu'il n'y avait pas besoin d'être expert en économie pour savoir que la santé financière de la famille Peugeot est excellente, elle qui a accumulé des milliards grâce au travail des ouvriers ! Du rapport Sartorius, les travailleurs ont donc surtout retenu qu'il ne fallait compter que sur leur mobilisation pour faire reculer PSA. Il est vital d'obtenir de véritables garanties pour que tout le monde garde un emploi et un salaire. Ce que le plan de PSA ne garantit pas.

Le jour même, deux assemblées générales réunissant en tout 600 travailleurs s'étaient tenues au Montage. C'était un succès, compte tenu du fait que le SIA, le syndicat majoritaire n'y appelait pas, ce qui n'a pas dissuadé des adhérents de ce syndicat d'y participer. Ces assemblées générales correspondaient au besoin que ressentaient les ouvriers de discuter entre eux, sans la présence de la presse. Au cours de ces réunions, pendant près d'une heure à chaque fois, les travailleurs présents ont discuté et voté les actions à venir. C'est notamment la participation au meeting appelé par les syndicats du département, le samedi 29 septembre, à la cité des Trois Mille d'Aulnay où habitent de nombreux travailleurs de l'usine, en compagnie d'autres travailleurs du département, notamment d'entreprises également touchées par des plans de licenciements comme Air France et Sanofi. Et le 9 octobre, il est prévu avec tous les sites du groupe PSA d'aller faire une visite au salon de l'Auto.

Plus immédiatement, les travailleurs ont retenu l'idée d'envoyer une forte délégation participer à la manifestation prévue par les salariés de PSA à Rennes le 15 septembre, et également la proposition des organisateurs de la fête de L'Humanité, le week-end des 15 et 16 septembre, de manifester à l'intérieur de la fête contre les licenciements. Une action sur un péage d'autoroute est également prévue.

Entre ces deux assemblées s'était tenu un rassemblement avec conférence de presse sur le parking, au changement d'équipes, appelé cette fois-ci par la plupart des syndicats de l'usine, dont les deux principaux : le SIA et la CGT. Les représentants syndicaux ont pointé l'attitude du gouvernement, que les travailleurs ont accueillie par des huées. Tous étaient d'avis qu'il fallait se mobiliser et les propositions d'actions ont été acclamées. Celle d'aller rendre visite à Hollande pour lui rappeler ses promesses a été particulièrement appréciée.

Au total, entre les assemblées générales et le meeting du changement d'équipes, ce sont 800 travailleurs qui se sont réunis. Preuve que le moral tient bon et que les travailleurs présents étaient déterminés à répandre l'idée que c'est en se battant tous ensemble que les travailleurs de l'usine feront reculer PSA.

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